Confidentiel : les critères d'évaluation du ministre de l'Education Nationale Xavier Darcos
Elle comportera une trentaine de critères. Et ce qui est intéressant, ce sont les indicateurs retenus pour mesurer si les objectifs ont été atteints…
Puisque les objectifs, on les connaît. Ils sont contenus dans la lettre de mission que Nicolas Sarkozy avait adressée à Xavier Darcos comme à tous les ministres en septembre (et dont la philosophie se trouve aussi dans sa Lettre aux éducateurs). On peut en rappeler quelques uns : travailler plus pour gagner plus, accueillir les « orphelins de 16 heures », en finir avec la carte scolaire, améliorer l’orientation, donner plus de place au sport, améliorer l’apprentissage des langues vivantes, etc.
Concrètement, quels indicateurs sont retenus ?
Deux catégories. La première est assez classique, ce sont des chiffres qui reflètent des réalités quantitatives : pour reprendre les mêmes exemples, pourcentage de collèges accueillant des « orphelins de 16 heures », pourcentage de boursiers demandeurs ayant bénéficié d’une dérogation à la carte scolaire, pourcentage de lycéens bénéficiant d’une information personnalisée sur l’orientation, nombre d’heures supplémentaires effectuées par les enseignants (ça, c’est pour « travailler plus pour gagner plus »)…
La deuxième catégorie touche aux résultats des élèves, et ça c’est une petite révolution. Résultats aux évaluations en CE1 et en CM2 mais aussi résultats de la France dans les classements internationaux du type PISA – ce classement de l’OCDE dont la dernière livraison a été publiée en décembre et où la France a obtenu de moins bons résultats. Alors évidemment ce type d’indicateur a ses effets pervers et on les connaît : il suffit de baisser les exigences pour les atteindre. C’est tout le débat sur le niveau du bac, par exemple : on est passés de 30 à 65% d’une classe d’âge obtenant le bac entre 1985 et 1995, avec aujourd’hui des taux de réussite qui dépassent 80%… Il y a débat pour savoir si le niveau réel a été préservé ou s’il a été diminué pour atteindre ces chiffres.
Ce système d’évaluation, apparemment très objectif, a donc ses failles… du moins en tant que descripteur du réel. Mais en fait il sert surtout en interne : c’est à partir de ces indicateurs que le ministère mobilise son administration et tente d’entraîner des évolutions sur le terrain. Au-delà de l’image « on évalue les ministres », assez vendeuse, il n’y a là rien que de très classique : c’est la logique de la Lolf ou de la RGPP (Révision générale des politiques publiques) qui consiste à évaluer l’efficacité de l’action publique. Et c’est évidemment une façon d’essayer de trouver des économies possibles : avec son 1,3 million de personnels, l’Education nationale, principal employeur du pays, est en première ligne quand on veut diminuer le nombre de fonctionnaires.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.