Cet article date de plus de douze ans.

Le contrat d’assurance vie à annuités variables

Un conseiller financier préconise à Jean–Luc de souscrire un contrat d’assurance vie à annuités variables ou dotée d’un fonds en euros à gestion à coussin pour pallier la baisse des rendements de fonds en euros.
Article rédigé par Patrick Lelong
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Franceinfo (Franceinfo)

L’assureur achète essentiellement des obligations et reste responsable
de la performance même si elle n’est généralement pas garantie. Ce n’est pas le
souscripteur, en l’occurrence Jean-Luc qui choisit. Et le capital est garanti.
Avec les crises des dettes souveraines, la baisse des rendements obligataires,
la rémunération des fonds en euros est orientée à la baisse.

Les fonds en euros à gestion coussin tentent de conjuguer "rendement" et "sécurité". Plus de 5% par an quand les
marchés sont orientés à la hausse et quand les marchés sont à
la baisse, ils restent néanmoins
positifs grâce à un cocktail judicieux d’investissements et de couvertures.

Ces contrats restent marginaux et souvent commercialisés par des
conseils en gestion de patrimoine pour leur clientèle haut de gamme.

Depuis quelques années, quelques assureurs proposent à leurs
clients "seniors" de souscrire des contrats d’assurance vie d’un
type particulier qui sont monnaie courante aux Etats-Unis et au Japon mais peu
commercialisés en France. Il s’agit des "variables annuities" que
l’on traduit par annuités variables ou plus rarement même si c’est plus clair
par "revenus garantis".

Ils s'adressent à ceux qui ont au moins atteint l’âge de 50 ans, qui
disposent d’un capital important (au moins 30.000 euros) et qui souhaitent
disposer d’un complément de ressources pour leur retraite. Si vous ne
remplissez pas ces trois conditions, mieux vaut se tourner vers l’assurance vie classique.

Les contrats d'annuités variables permettent au souscripteur de bénéficier d’un montant annuel de revenus réguliers
jusqu’à son décès. Pour cela, il fait un versement unique d’un montant
important. C’est la phase de valorisation de l’épargne. La prime va être
réparties sur plusieurs supports ou "unités de comptes" jusqu’à
l’échéance prévue pour percevoir des revenus. Il faut donc rester investi au
moins huit ans pour permettre à ce capital d’engranger suffisamment d’intérêts.

A l’échéance, le souscripteur va percevoir des revenus. Dans
un premier temps ces revenus vont provenir de rachats (ou retraits) faits sur
son épargne (capital et intérêts). Une fois ce capital épuisé, l’assureur va
verser une rente viagère sur la base d’un taux qui a été déterminé à la
souscription (4% par exemple)

Ce que l’on nomme le risque de longévité qui est une bonne
nouvelle pour le rentier repose sur l’assureur. Le souscripteur est sur de
disposer de revenus même s’il vit plus que centenaire. C’est le principal
avantage. A cela s’ajoute la performance de l’épargne, plus élevée que
dans un  fonds en euros et moins risquées
que des classiques "unités de
comptes" investies en Bourse.

Par contre, le cumul des coûts est important. La ponction sur la prime
versée (prime unique), souvent supérieur à 4%. Les frais de gestion qui
tournent autour de 1% et les frais de couverture pour que fonctionne la
garantie du versement d’une rente viagère qui dépend de l’âge d’entrée en jouissance de la rente qui
peuvent largement dépasser les 1%.

Il est donc important de faire attention à l’ensemble des coûts qui diminuent d’autant la
rentabilité. Mais aussi veillez à choisir une compagnie d’assurance solide car
la promesse d’un versement de rente viagère est une projection dans le temps.

Si vous disposez d’un gros capital de départ (entre 30.000 et 100.000 euros ou
davantage) ce type de contrat est pour vous. C'est le cas également si votre objectif est de continuer à mener un train de vie
comparable à celui que vous aviez en activité alors que vous serez retraité. Mais si votre objectif est simplement de mettre de l’argent de coté ou de
transmettre un pécule à vos enfants, ce contrat n'est pas pour vous.

 

 

 

 

 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.