Polars d'été. "La Fabrique de la terreur", de Frédéric Paulin
Cet été, Gilbert Chevalier propose de revenir sur les meilleurs romans noirs, policiers, et thrillers français de l’année.
L'énergie du jeune chanteur anglais King Crule a été choisi par Frédéric Paulin pour accompagner la lecture du dernier volet de sa trilogie consacré au djihadisme en France. La fabrique de la terreur suit la Guerre est une ruse et les Premices de la chute. La Guerre est une ruse nous avait emmené en pleine guerre civile algérienne au début des années 1990. Les Premices de la chute de la Bosnie aux grottes de Tora Bora, à New-York en septembre 2001. Frédéric Paulin continue son exploration des réseaux djihadistes contemporains.
La Fabrique de la terreur débute en Tunisie après l’immolation d'un jeune marchand ambulant poussé au désespoir par la misère et l’arbitraire. C’est le début des printemps arabes. La chute de Khadafi, la guerre civile en Syrie... le chaos qui s’installe partout : un nouveau groupe semble émerger peu à peu des décombres pour instaurer un califat en Syrie et en Irak. Dans le même temps à Toulouse, les services de renseignements en pleine restructuration s'intéressent timidement, trop timidement, à un certain Mohamed Merah. Et on va suivre ainsi les acteurs des attentats de 2012 jusqu au 13 novembre 2015, ce que l'on pourrait résumer par les années Daech.
Avec ce dernier tome, Frédéric Paulin qui comme beaucoup d'auteurs de polars s'empare des zones d'ombres de l'histoire contemporaine. Frédéric Paulin nous emmène par exemple au plus près dans les pas des acteurs des attentats. La fiction lui permet de leur donner chair et pensée. L'exercice est évidemment très délicat. Mais Frédéric Paulin avec ce dernier volet essaye de comprendre, par les moyens du roman comment des hommes, grandis en France, finissent par tirer sur des gens attablés joyeusement à la terrasse d’un café. La Fabrique de la terreur comme les deux les premiers romans de la trilogie La Guerre est une ruse et Les Prémices de la chute sont édités chez Agullo.
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