Polar d'été. "La guérilla des animaux" de Camille Brunel
Tout l'été, Gilbert Chevalier revient sur les meilleurs romans noirs, policiers et thrillers de l'année. Aujourd'hui, "La guérilla des animaux" de Camille Brunel publié chez Alma.
Avec La guérilla des animaux, Camille Brunel, professeur de Lettres mais aussi militant de la cause animale, nous décrit la dérive vengeresse et radicale d'un jeune antispeciste. Un militant qui va parcourir le monde pour rendre justice aux animaux. C'est un roman atypique, un roman militant pour servir la cause animale mais néanmoins captivant comme un roman d'aventure.
"C'est l'idée de faire passer ce que j'ai découvert moi-même en lisant les philosophes sous forme d'histoire romancée. Très souvent c'est peu digeste. Lorsqu'on lit quelque chose de militant on se sent souvent directement avec le couteau sous la gorge donc je pense que c'était important de faire passer la pilule avec un peu de fiction et avec le même plaisir que celui de lire un roman d'aventure."
C'était un peu une inspiration de Tarantino : d'abord on se justifie, après on flingue.
Camille Brunelà Gilbert Chevalier
Ainsi, Camille Brunel imagine dans sa fiction un personnage radical et violent, nécessaire à la fois au récit et pour répondre à une humanité cruelle et sans morale. La guérilla des animaux est un roman qui laissera forcément quelques traces quand vous regarderez, par exemple, l'étale de votre boucher. Dans cette œuvre littéraire, il y a même deux chapitres dans lesquels le narrateur est un requin pour l'un et une éléphante pour l'autre. "Le requin parle un peu comme l'étranger de Camus, car l'idée était de montrer que l'animal devenait étranger à son environnement", explique l'écrivain.
L'idée surtout c'est de mettre en valeur la personnalité des animaux, de personnes non humaines qui manquent cruellement à notre civilisation. J'ai fait très attention de m'insiprer autant que faire se peut des dernières découvertes en termes d'éthologie animale.
Camille Brunelà franceinfo
C'est un roman qui interroge également sur le sens de l'engagement. La survie des animaux passe-t-elle forcément par la fin du règne des hommes ? Camille Brunel pose cette question dérangeante. Enfin, c'est un roman qui n'est pas sans rappeler la Trilogie de Mino et particulièrement le Zoo de Mengele du norvégien Gert Nygardshaug.
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