Planète Géo. La Patagonie et ses derniers gauchos
Cette terre immense, située à l'extrémité sud du continent américain, où les paysages rappellent l'origine du temps, a engendré des hommes au caractère bien trempé, fait de courage et de liberté : les légendaires gauchos.
Ce bout du monde austral fascine par ses paysages d’une immense beauté, où se juxtaposent glaciers, forêts primitives, steppes à l’infini. C’est aussi l’une des régions les moins habitées au monde : quatre habitants au kilomètre carré, où vivent ces fameux "cow-boys" qui sillonnent les grandes étendues, avec leurs immenses troupeaux.
La vraie vie de gaucho
Camille Upsalla a partagé la vie réelle de ces gauchos, elle raconte son expérience dans le magazine Géo. Excellents cavaliers, ils restent les symboles de l’homme libre, parcourant les vastes étendues, accompagnés de leurs chiens border collies et kelpies.
De décembre à mars, ils doivent affronter les bourrasques de vent glacées, leur visage est buriné par le froid et le vent. On les reconnaît à leur tenue typique : béret vissé sur la tête, hérité de l’immigration basque, blouson et bottes de cuir.
On est frappé aussi par ce trait "éminemment patagonique" qu’est la solitude
" Ils ont l’amour du campo, où règnent liberté et solitude…une vie somme toute monacale, sauf lors des fineteada, des rodéos. Ils vivent dans des estancias, d’énormes exploitations qui ressemblent à de petits hameaux, avec leurs maisons, ateliers et parfois même leur école". La grande partie de leur temps est consacrée aux troupeaux de moutons : "rassemblement, tonte, marquages des bêtes, rythment leur quotidien… pour finir autour du poêle à bois, à savourer le mat, un thé amer, leur boisson traditionnelle".
Aysen, terre de pionniers
"Le vent est le seigneur des lieux, les paysages aussi fascinants qu’accidentés". C’est une des zones les plus reculées de la Patagonie, desservie par une route de légende, La Carretera Austral. Construite sous le règne de Pinochet, il a fallu 25 ans et 10 000 ouvriers pour faire naître une piste qui permit de désenclaver la région. Aujourd’hui, cette route longue de 1 247 kilomètres, est une prolongation de la Panaméricaine.
"Une victoire pour les habitants qui, jusqu’à la fin des années 1980, n’avaient d’autre choix que de se déplacer à cheval ou en bateau".
Pour l’instant, l’esprit pionnier demeure
Même si on voit les touristes arriver de plus en plus nombreux, (l’agence régionale du tourisme espère atteindre un million de visiteurs d’ici à 2025) et de nouveaux habitants s’implanter, des Chiliens désireux d’y installer leur résidence secondaire : "avoir son bout de terre en Patagonie pour les vacances ou y monter sa pension est à la mode chez les citadins, et des résidents de Santiago rachètent des terrains aux descendants de colons".
Les antennes-relais pour le réseau de téléphonie mobile se multiplient.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.