Syrie : quand le photographe raconte
" A
Alep , explique t'il, la guerre est partout. Elle court la ville. Elle est comme
invisible. On a l'impression d'être dans une ville fantôme, seulement habitée
de combattants ."
Chaque
ruelle est une ligne de front. Les
rebelles s'accrochent à un pâté de maisons. Ils se battent pendant que d'autres
apportent des balles qu'ils transportent dans des sacs en plastique.
"Je me
demande parfois ", poursuit Alessio Romenzi "si ces échanges de tirs servent à
quelque chose. Ils ne gagnent pas de terrain. Ca donne plutôt l'impression qu'ils
tirent pour garder l'ennemi éveillé et l'empêcher de se reposer ".
Evidemment
comment ne pas reprendre ces mots ? Le photographe de guerre tire ces
photos pour nous empêcher, nous, de dormir.
Dans ces
propos à la première personne recueillis par Dimitri Beck , ce qui domine, c'est
le même étonnement après autant de voyages, après autant de jours et de nuits à
sentir la mort.
On se dit
que le photographe italien aurait pu faire le même récit dès son premier
passage en Syrie en janvier dernier. Presque un an plus tard on sent une
douleur qui n'a pas changé.
La guerre,
voilà le métier de tous ces hommes : " quand une équipe est au
combat, une autre se repose, une troisième s'occupe des courses et des
munitions ".
Les hommes
parce que les femmes, précision, " je ne les ai pas vues au combat elles sont à l'hôpital pour les blessés et pour les morts ".
Et puis il
y a les photos. Celle-ci : la première date du 26 septembre dernier, un
homme, seul, traverse un carrefour il fuit les tirs de mortier. Et puis l'autre,
une arrestation, un proche du régime capturé par des rebelles. Un combattant le
saisit par les cheveux. La légende dit : " le photographe ne sait pas
ce qui est advenu de lui après cette image ".
" Tenir
Alep ou mourir ", à regarder, et donc à lire également, dans le nouveau
numéro de Polka Magazine.
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