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Reporters sans Frontières : l'album

Pour ce nouveau rendez-vous c’est le travail de toute une agence qui est à l’honneur. Quinze professionnels qui ont décidé de regrouper leurs forces et leurs talents.
Article rédigé par Pascal Delannoy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (© Reporters sans Frontières)

Au départ ils étaient 7, ce qui explique le nom qu’ils avaient choisi il y a bientôt 13 ans : l’Agence 7.

 

Tout a commencé un certain 9 septembre 2001, à New York… autant dire que 48 heures plus tard dans le Sud de Manhattan ils ont couvert l’histoire en direct.

 

Depuis ils parcourent le monde entier, et c’est le meilleur de leur travail qu’ils nous proposent aujourd’hui.

 

Les guerres bien sûr, comme l’Irak et cette colonne d’habitants qui fuient la ville de Bassorah.  Nous sommes le 30 mars 2003.  Dans l’ancien palais de Saddam Hussein un marine américain s’amuse comme un gamin. Il se laisse glisser sur la rampe en marbre d’un escalier. Il a gardé son casque et la mitraillette à la main.

 

Sur la base de Kerbala, des soldats prennent le soleil. L’image est prise d’un hélicoptère. Beaucoup de sable tout autour d’eux, mais pas celui d’une plage.

 

L’actualité c’est aussi le visage énigmatique d’une star mondiale. Festival de Cannes 2004. Angelina Jolie presque cachée au fond d’une limousine. Les yeux perdus dans le vide.

 

Et puis un défilé de mode à Paris. Nous sommes chez Dior. Le mannequin ferme les yeux, comme pour mieux nous séduire avec une bouche d’un rouge éclatant, plein de paillettes.

 

Direction Milan à la sortie d’un défilé pendant la Fashion Week. Celles et ceux qui viennent de participer à la fête donnent l’impression de mimer à leur tour, sur le trottoir, l’événement qu’ils viennent de vivre.

 

Et puis cet instant qui semble si douloureux. Janvier 2002. Dans quelques heures la dernière présentation d’Yves Saint Laurent. Nous sommes chez lui alors qu’il va déjeuner. L’endroit ressemble tout simplement à un musée. Il ressemble à une statue, il nous regarde fixement. On comprend que c’est la fin du voyage.

 

Une nouvelle fois Reporters sans Frontières nous donne l’occasion de parcourir le monde et toutes ses contradictions.

 

Il y a par exemple cette véritable galerie de 46 objets retrouvés à bord de bateaux au large de Lampedusa.  Un tee-shirt, une brosse à dents, un biberon, une bouteille d’eau, une paire d’écouteurs… etc… etc.

 

Derrière chaque image il y a tous ceux qu’on ne voit pas. Ils ont tout perdu, ces petits trésors, et la vie en plus.

 

Au même moment, nous voilà à Hong Kong. 7 millions d’habitants, les plus connectés au monde. Une avalanche de tablettes et de smartphones. A New York au petit matin un homme d’affaires semble errer dans Wall Street. Tout est noir et blanc. Nous sommes en 2008, rien ne semble avoir changé depuis 1929.

 

Ce n’est pas tout à fait vrai. A la Maison Blanche le Président s’appelle Barack Obama.

 

En Afrique, à Kinshasa, c’est l’heure de la douche dans un centre social. De quoi faire éclater de rire un enfant qui profite de quelques secondes de bonheur.

 

Reporters sans Frontières a bien eu raison de choisir cette photo là pour la couverture de son album. En l’achetant vous financerez l’association. Un très beau livre. 9.90 € seulement.

 

Une façon également de rendre hommage à notre consoeur la photographe Camille Lepage disparue cette semaine en République Centrafricaine.

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