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Le jour où Tiken Jah Fakoly a chanté l’espoir et le partage

Dans "Petite Histoire de Festivals", Yann Bertrand vous raconte les anecdotes, les moments forts de ces petits et grands événements qui n'auront pas lieu cet été ou en tout cas, pas dans leur forme initiale… Aujourd'hui, des souvenirs de coulisses avec Tiken Jah Fakoly, une guitare et une voix.

Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Tiken Jah Fakoly, en concert au festival Rencontre et Racine, le 29 juin 2019. (LIONEL VADAM  / MAXPPP)

Aux Petites Folies de Lampaul-Plouarzel, au bout du Finistère-Nord, c’est soirée reggae et poing levé. L’icône ivoirienne Tiken Jah Fakoly est sur la grande scène ce vendredi 31 mai 2019. Les organisateurs ont invité, pour l’occasion, une quinzaine de ses compatriotes, de jeunes migrants aidés par une association brestoise. Depuis son bateau en pleine mer, le président du festival, Gilles Kérébel, se rappelle cette soirée. "Les jeunes étaient là à l'ouverture du festival, à 16 heures. Dès l'ouverture des portes, ils étaient au taquet. Eux étaient là surtout pour le concert."

À l’issue du concert, vers une heure du matin, l'organisateur accompagne le petit groupe en loges. Ils vont pouvoir rencontrer leur idole. "Quand on les a fait entrer dans la loge, il n'y avait que Tiken Jah, au fond, assis et bien fatigué après son concert, décrit-t-il. Il les a accueillis et salués un par un, leur a signé à tous une affiche. Tiken était leur dieu vivant, c'est quelqu'un d'extraordinaire."

Figure artistique et politique au pays et dans le monde, Tiken Jah Fakoly a construit sa carrière sur son engagement pour l’Afrique, les droits de l’Homme, la solidarité. Le chanteur les écoute, l’homme leur donne des conseils.

Ils ont commencé à parler de leur arrivée en France, comment ils avaient traversé la Méditerranée… C'était vraiment très émouvant.

Gilles Kérébel

à franceinfo

"À un moment, un des migrants sort sa guitare et lui demande s'il peut jouer un petit morceau. On ne savait pas s'il savait jouer, dit-il avec un sourire. Il n'y avait plus un bruit et, au final, il jouait super bien ! Tous les migrants se sont mis à chanter et puis Tiken a commencé à chanter avec eux."

"La rencontre, au final, a duré une heure et demi, c'était incroyable." Un moment rare en coulisses, une habitude pour les Petites Folies qui organisent des rencontres entre artistes et associations chaque année. En Bretagne, terre de festivals, la musique ne va décidément pas sans le partage.

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