"Oui, les patrons doivent payer leurs impôts en France" réaffirme le président du Medef,
Geoffroy Roux de Bézieux
Prime exceptionnelle de Noël, impôts, participation des entreprises au grand débat national : le président du Medef était l'invité du 8h30 Fauvelle-Dély, mercredi 19 décembre.
Lors de son intervention télévisée de la semaine dernière, Emmanuel Macron avait interpellé les grands patrons français en leur rappelant qu'ils devaient payer leurs impôts en France. "Oui, les patrons doivent payer leurs impôts en France", acquiesce ce mercredi sur franceinfo Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Mouvement des entreprises de France (Medef). "Je ne suis pas dans le secret fiscal. Je ne sais pas s'il fait allusion à un ou deux dirigeants de grandes entreprises. En tout cas, il n'y a pas de débat", affirme-t-il.
J’ai toujours payé mes impôts en France, et j’en ai payé beaucoup
Geoffroy Roux de Bézieuxà franceinfo
Geoffroy Roux de Bézieux a tout de suite clarifié les choses le concernant : "J’ai toujours payé mes impôts en France, et j’en ai payé beaucoup, ça fait partie de l’acte citoyen, jusqu’à un certain niveau en tout cas", explique-t-il.
"On ne demande pas de paradis fiscal en France. Il est juste de payer un juste impôt, on demande simplement à ce que la fiscalité en France soit, pour les entreprises comme pour les ménages, comparable à celle de nos voisins (…) Je ne veux pas être Singapour. On ne veut pas être l'Irlande. On est un pays de 66 millions, c'est normal qu'on paye pour la justice, la défense, pour la police", poursuit le patron des patrons. Selon lui, l'impôt doit être "clair, compétitif et stable" pour être efficace.
Les GAFA bientôt taxés en France
La France a décidé de taxer seule les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple), a annoncé le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire. Une initiative à la portée limitée, selon le président du Medef : "C'est au moins une réponse politique, c'est la mauvaise réponse technique, car on aura un rendement assez faible." Le gouvernement prévoit 500 millions d'euros de recettes dans les caisses de l'État : "Je suis assez sceptique sur ce chiffre-là, car une plateforme va facturer des commissions et pas du chiffre d'affaires. Donc l'indicateur du chiffre d'affaires n'est pas bon", explique Geoffroy Roux de Bézieux.
Une plateforme va facturer des commissions et pas du chiffre d'affaires. Donc l'indicateur du chiffre d'affaires n'est pas bon
Geoffroy Roux de Bézieuxà franceinfo
"Toute la fiscalité date de 1945 et repose sur les biens matériels. Vous produisez à un endroit, vous vendez dans un autre pays et on vous impose dans le pays qui produit", explique-t-il. Mais avec les géants américains du web, cela ne marche pas : "Cela oblige à repenser complètement la fiscalité", selon lui.
Oui à la prime exceptionnelle de fin d'année
Geoffroy Roux de Bézieux relance au micro de franceinfo son appel "aux entreprises qui le peuvent" à verser une prime exceptionnelle de fin d'année, souhaité par le président de la République en réponse au mouvement des "gilets jaunes". "J'encourage les patrons à le faire, et à le faire vite", ajoute le leader du mouvement patronal. Tout en reconnaissant que cela sera plus difficile dans certains secteurs. "Le commerce qui subit une révolution avec le commerce internet et qui vient de subir un mois et demi de très grosses difficultés va avoir du mal à verser" la prime exceptionnelle, estime le président du Medef.
Une hausse du pouvoir d'achat en trompe-l'œil
Et si en 2019, l'Insee prévoit une hausse du pouvoir d'achat de 2% pour les ménages, "le sujet, c'est la différence entre la perception du pouvoir d'achat d'un certain nombre de Français et la réalité statistique", nuance Geoffroy Roux de Bézieux. "Ce n'est pas l'Insee qui permet de boucler les fins de mois", continue-t-il. "Il faut dire aussi que c'est financé par la dette et par l'impôt, normalement les gains de pouvoir d'achat doivent être financés par la productivité", estime le président du Medef.
Retrouvez l'intégralité de l'émission "8h30 Fauvelle-Dély" :
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.