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Guillaume de Fondaumière (Quantic Dream) : "A la frontière entre jeu vidéo et cinéma"

Le salon du jeu vidéo se poursuit tout ce week-end à Paris. Il accueille des milliers de visiteurs au parc des expositions de la porte de Versailles. L'occasion de découvrir les coulisses de l'industrie des jeux vidéo. Certains ressemblent de plus en plus à des films. Rencontre avec Guillaume de Fondaumière, le directeur général de "Quantic Dream", l'un des principaux développeurs français.
Article rédigé par Olivier de Lagarde
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

Quantic Dream emploie
160 salariés, pour 12 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel. La
société, basée dans le vingtième arrondissement de Paris, travaille en
exclusivité pour Sony. Les jeux qu'elle développe sont donc destinés à la
célèbre console Playstation. Parmi eux, Heavy
Rain,
qui met en scène une enquête pour retrouver un tueur en série, s'est
vendu à plus de trois millions d'exemplaire depuis sa sortie en 2010. Guillaume
de Fondaumière et ses équipes sont
la frontière du jeu vidéo et du cinéma"
. Ils s'appuient sur la
technologie de capture des mouvements, afin que les déplacements des
personnages et leur apparence physique soient les plus réalistes
possible : "Sur notre dernier
jeu,
"Beyond : Two souls", on a
travaillé avec deux acteurs de renom, Ellen Page et William Dafoe. Ils ont
passé plusieurs semaines dans notre studio truffé de caméras. On les a équipés
avec des marqueurs. On a réussi à capter les mouvements de leurs visages, de
leurs corps, mais aussi leurs voix. Avec mon partenaire David Cage, qui est
notre réalisateur, nous pensons que le jeu vidéo peut être une forme
d'expression culturelle au même titre que le cinéma. On peut aller au-delà de
la violence et de la baston, raconter véritablement une histoire".

De
tels jeux demandent beaucoup de temps pour la réalisation, et aussi beaucoup
d'argent : "20 millions
d'euros pour développer notre dernier titre. Et il faut encore ajouter la même
somme pour l'édition, la distribution, le marketing. Cela fait un ticket
d'entrée global à 40 millions d'euros",
explique Guillaume de
Fondaumière. Ce sont des budgets dignes du cinéma, et la difficulté est donc de
trouver des investisseurs qui acceptent de soutenir le projet. La société
"Quantic Dream" peut compter sur Sony, avec qui elle est liée et qui joue le rôle
de financeur. Malgré tout le risque est toujours là : "Si un jeu ne se vend pas bien, nous aurons du mal à trouver un
éditeur pour le suivant. Il faut savoir
que seulement 4 % des jeux qui sont produits sont rentables. Il y a beaucoup de
monde pour très peu d'élus."

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