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Convention pour le climat : "il y a surtout des choses que l'on va soutenir" comme "la taxe carbone aux frontières européennes", affirme le porte-parole du Médef

Fabrice Le Saché pense que la transition écologique passera "en grande partie" par les entreprises parce "qu'elles ont les capacités de mobiliser des financements, parce que se sont elles qui produisent, parce qu'elles peuvent générer de l'innovation".

Article rédigé par franceinfo
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Le vice-président et porte-parole du Medef Fabrice Le Saché, sur franceinfo. (FRANCEINFO)

“Il y a surtout des choses qu'on va soutenir” a réagi, lundi 29 juin sur franceinfo, Fabrice Le Saché, vice-président et porte-parole du Medef après les annonces d’Emmanuel Macron pour l’environnement à partir des propositions de la Convention citoyenne sur le climat. Le Medef est notamment attaché à la mise en place d’une taxe carbone européenne : “On ne peut pas imaginer faire cette transition écologique si on n'a pas les mêmes conditions de concurrence avec nos compétiteurs” a expliqué M. Saché.

franceinfo : Est-ce que le Medef va soutenir les propositions de la Convention citoyenne sur le climat validées par Emmanuel Macron ?

Fabrice Le Saché : Je crois qu'il y a eu un travail très sérieux qui a été fait par cette convention citoyenne, avec des choses intéressantes qui en sont sorties, d'autres qui restent à affiner. Je rappelle qu'il y a certaines mesures d'ailleurs qu'on soutient parce qu'on les a aussi proposées : par exemple l'Eco-score ou la taxe carbone aux frontières de l'Union européenne.

La transition écologique fait consensus. La question, c'est comment on passe des incantations à l'action.

Fabrice Le Saché, porte-parole du Médef

à franceinfo

Et nous on sait qu'une grande partie des solutions se trouve au sein des entreprises parce qu'elles ont les capacités de mobiliser des financements, parce que se sont elles qui produisent, parce qu'elles peuvent générer de l'innovation. Et donc, il faut aujourd'hui mettre un cadre favorable pour que ces innovations, notamment, puissent être déployées.

Est-ce que vous êtes satisfaits de l’abandon de la taxe sur les dividendes des entreprises pour financer la transition écologique ?

Sur la taxe sur les dividendes qui a été rejetée par le président de la République, on est un des pays où la fiscalité est parmi les plus élevée au monde. On sait ce que ça a créé comme conséquence : la désindustrialisation.

On parle de transition écologique : vous pensez que produire en Chine et importer deux tiers de nos biens, de nos produits manufacturés, c'est respectueux de la transition écologique ?

Fabrice Le Saché

à franceinfo

Bien évidemment, non. On doit pouvoir produire plus en France. Et pour le faire, évidemment, on doit avoir une fiscalité qui soit revisitée à l'aune de cette transition écologique. Notamment, on ne peut pas imaginer d'avoir ce niveau d'impôt de production qui fait que l'on a pas autant de production en France que l’on souhaiterait.

Allez-vous contester certaines des propositions ?

Il y a des choses avec lesquelles, peut-être, on n'a pas les mêmes perspectives. Mais il ne s'agit pas de combattre. Il s'agit de discuter et d'expliquer pourquoi. Il y a surtout des choses qu'on va soutenir. Je pense à la taxe carbone aux frontières européennes et c'est un point fondamental. 

On ne peut pas imaginer faire cette transition écologique si on n'a pas les mêmes conditions de concurrence avec nos compétiteurs.

Fabrice le Saché, vice-président du Médef

à franceinfo

Vous savez, la France n’émet que 1% des émissions mondiales. L'Industrie française a baissé ses émissions de plus de 20% dans les quinze dernières années. Et pourtant, le bilan carbone de la France augmente. Pourquoi ? Parce qu’il y a ces importations. Et on ne peut pas imaginer mettre en place ces réglementations pour nos entreprises et avoir de l'autre côté des importations qui ne respectent pas ces réglementations. Donc, il ne s'agit pas de fermer nos frontières, mais il s'agit d'assurer des conditions de concurrence saine et loyale entre les productions françaises et celles qui viennent de l'étranger. On a poussé certains patronats européens dans cette voie et on pense que c'est vraiment fondamental. Il faut un signal prix au carbone. Si on veut pouvoir générer des investissements des industriels, il faut qu'on ait cette stabilité et cette visibilité à long terme. Mais on ne peut pas imaginer que de l'autre côté on ait des importations, sinon on va fermer nos usines et on va détruire des emplois sans avoir réglé le problème environnemental.

Emmanuel Macron a validé le moratoire sur la construction de nouvelles zones commerciales à la périphérie des villes. Êtes-vous d’accord avec ce choix ?

Bloquer, interdire, je pense toujours qu'il y a quand même d’autres solutions. On ne construit pas les choses aujourd'hui de la même façon qu'il y a dix ans. Est-ce que vous pensez sérieusement qu’on va les construire dans 10 ans de la même façon ? On peut améliorer les choses. Il y a beaucoup d'innovations dans la construction. Vous avez aussi la possibilité de réhabiliter des friches industrielles. Vous avez la possibilité de recréer des habitats protégés. Vous avez la possibilité de recréer de la biodiversité. Il ne faut pas toujours être négatif. Il faut s'interroger sur la pérennité et sur le modèle économique, et sur la viabilité de certaines de ces zones. Mais il y a quand même des gens qui ont besoin de consommer des produits, de se vêtir, d’acheter de la nourriture. Il faut bien qu'il y ait des endroits ou la vie économique se passe.

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