Cet article date de plus de quatre ans.

Confinement : le syndicat UNSA dénonce des entraves au télétravail dans le réseau des Banques Populaires, de la part de dirigeants

Le télétravail doit être mis en place "cinq jours sur cinq" quand cela est possible avait indiqué le ministère du Travail. Mais selon une responsable syndicale, certains dirigeants du secteur banquaire ne font pas confiance à leurs salariés pour rester productifs à domicile.

Article rédigé par Sarah Lemoine, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une employée en télétravail à Clermont-Ferrand. Photo d'illustration. (RICHARD BRUNEL / MAXPPP)

Les 30 000 salariés des Banques Populaires n’y comprennent plus rien. Au printemps dernier, ils ont massivement télétravaillé depuis leur domicile. Mais depuis le reconfinement, la donne a changé explique Laetitia Bresson, secrétaire générale UNSA : "On constate aujourd'hui que ce n'est pas du vrai 100%. Nos dirigeants, pour certains, utilisent des excuses pour dire 'non non, il faut absolument se déplacer et venir une ou deux fois dans la semaine, pour faire le même travail qu'ils font à domicile en plus. C'est ça qui est assez difficile à comprendre."

C'est à la juste appréciation arbitraire de l'un ou de l'autre qui dit 'cette activité est télétravaillable ou pas', et malheureusement, c'est souvent le 'ou pas'.

Laetitia Bresson

à franceinfo

Pour la syndicaliste, ce changement de discours s’explique par un manque total de confiance des dirigeants."On a cette nécessité latine du manager de voir son collègue travailler pour s'assurer qu'il travaille réellement. On a eu un bel exemple de la vision du télétravail par un membre de la direction du réseau qui s'était permis d'écrire sur le réseau professionnel LinkedIn que le télétravail revenait à de la 'téléglandouille', raconte Laetitia Bresson. Si ça, ce n'est pas une belle insulte vis-à-vis de tous les collègues qui se sont démenés en télétravail depuis chez eux, sur un coin de table de cuisine, avec les enfants... Une vraie belle insulte."

L'espoir d'une sanction de l'inspection du travail

Avec son syndicat, Laetitia Bresson ne compte pas en rester là : "C'est un travail de recensement qu'on va avoir pour demander à chaque employeur de justifier pourquoi de leur côté ils estiment que ce n'est pas télétravaillable alors que d'un autre, ça l'est. Après, la grande inconnue c'est : quel sera le pouvoir de l'inspection du travail dans ce domaine là ?"

Aujourd'hui, le protocole, ce sont des préconisations, de forts engagements que l'on demande aux employeurs, mais seront-ils sanctionnables s'ils ne l'appliquent pas ?

Laetitia Bresson

à franceinfo

"Il faut espérer que l'inspection du travail aura les moyens", conclut la secrétaire générale UNSA. Selon le ministère du travail, les inspecteurs pourront par exemple faire une lettre d’observation ou saisir en référé un juge judiciaire. Mais leur mission sera avant tout de faciliter le dialogue entre syndicats et employeurs.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.