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Travailleurs détachés : un sujet qui fâche en Europe

Toute la journée sur France Info, cette question, à l'occasion de la Journée de Europe : "ça passe ou ça casse" ? Parmi les sujets qui fâchent et qui divisent l’Union, entre l’est et l’ouest, il y a les travailleurs détachés. Il y a 20 ans on redoutait l’arrivée du « plombier polonais ». Ils seraient aujourd’hui quelque 500.000 travailleurs détachés en France, pas toujours déclarés.
Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6 min
  (En France, on estime qu'il y a environ 200 000 travailleurs détachés déclarés © Maxppp)

Des travailleurs détachés souvent illégaux en effet puisqu’on estime à un peu plus de 200.000 le nombre de travailleurs détachés déclarés en France, mais à 300.000 celui des travailleurs détachés non déclarés. Leur nombre a progressé de près de 45% entre 2010 et 2014. Ils se concentrent en Allemagne, en France et en Belgique et travaillent surtout dans le bâtiment, mais aussi dans l’industrie, l’éducation, la santé et les services sociaux…

Les conséquences, c’est la concurrence déloyale pour les entreprises locales. Vous vous souvenez la fameuse directive Bolkenstein. Elle date de 1996. Elle impose que les travailleurs détachés soient payés au salaire minimum du pays d’accueil. Le problème c’est que payés au smic, ouvriers et cadres de chantier confondus, ils sont moins chers que la main d’oeuvre locale. Ils doivent en principe respecter les 35 heures, mais personne ne les contrôle et ils se retrouvent souvent à travailler 70 heures payées 35. Au final, ça donne une main d’oeuvre très bon marché - et souvent très qualifiée ! - qui fait une concurrence déloyale aux entreprises françaises.

Les explications d'Elisabeth Morin-Chartier, qui vient d’être nommée co-rapporteur pour la révision de cette directive Bolkenstein.

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