On s'y emploie. Seniors, créer son entreprise pour retrouver un emploi
"On s'y emploie", c'est tous les dimanches un gros plan sur le monde du travail, avec une personnalité qui l'éclaire. Dernier jour aujourd'hui du Salon des Seniors, au parc des expositions de la porte de Versailles, à Paris. Le Senior, une catégorie très durement frappée par le chômage.
Hervé Sauzais. Vous êtes le directeur de ce Salon des Seniors et vous présidez l'Institut français des seniors. Plus d'une personne sur deux, entre 55 et 65 ans, est au chômage. Le chômage des seniors a progressé de 12% rien qu'en 2016.
Quelles sont les chances de retrouver un emploi quand on perd le sien à 55 ans passés ?
Hervé Sauzais (H.S) : C'est vrai que c'est difficile de retrouver un emploi salarié à l'identique de ce que l'on faisait auparavant, même si ça existe, on a des entreprises sur le salon qui viennent chercher des Seniors. Mais il y a deux autres solutions : créer son propre emploi et envisager une reconversion professionnelle. D'après une enquête que nous avions fait l'an dernier, les Seniors sont prêts à tout pour retrouver un emploi. Près de 7 sur dix étaient prêts à partir en province, prêts à être payé moins, prêts à changer de métier.
Je crois que changer de métier ou faire le métier d'"â côté" peut être une vraie voie de salut. Il y a sur notre salon une start up qui s'appelle Bloomr, qui acompagnait jusqu'à présent des jeunes dans la construction de leur projet et ils ont eu l'idée de proposer la même chose aux Seniors. Cela va plus loin que les bilans de compétence. Il y a une vraie réflexion sur soi et à cet âge là, on sait que qui est bon pour vous, ce qui n'est pas bon pour vous.
Cela veut dire qu'on peut changer de métier et qu'on peut se former à tout âge, y compris à plus de 65 ans ?
H.S. : Absolument, la lutte contre le chômage passe par la formation tout au long de la vie. On est en pleine forme intellectuelle à cet âge là, il n'y a aucune barrière à cela. C'est surtout une question d'envie : quand vous avez pris des claques, quand on a été maltraité par son entreprise après s'y être beaucoup investi, ça demande un effort que tout le monde n'est pas prêt à faire, mais ceux qui le font en tirent beaucoup de bénéfice parce que ça permet de tourner la page.
La reconversion ça passe aussi par la création d'entreprise ou la franchise
H.S. : oui, 36% des franchisés sont des Seniors. L'Union des auto-entrepreneurs est sur le salon, elle fait des conférences qui sont pleines à craquer, parce que ça explique comment utiliser ce dispositif qui a été créé à l'intention des Seniors, pour leur permettre d'être consultant par exemple, une fois qu'ils ont été sortis de leur job d'avant. 20% des auto-entrepreneurs sont des Seniors, c'est un statut très bien adapté pour une transition professionnelle
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