Cet article date de plus de six ans.

On s'y emploie. Avocat et bénévole au Secours catholique : "j'apprends à écouter"

Portraits de bénévoles cet été dans "On s'y emploie". Ils ont un métier, une carrière, mais à côté, ils ont un engagement. Comment les deux vies se répondent ?

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le logo du Secours catholique sur un centre d'accueil et d'orientation de migrants à Cancale (Ille-et-Vilaine), le 17 novembre 2016. (MAXPPP)

Tout l'été dans "On s'y emploie", des portraits de bénévoles. Ils ont un métier, une carrière. Comment les deux vies se répondent ? Aujourd'hui Hugues Collette. Il est avocat, mais aussi engagé au Secours Catholique, auquel il donne parfois ses nuits.

Hughes Collette est un jeune avocat parisien de 32 ans

Depuis 13 ans, Hugues Collette est spécialisé dans le droit des affaires. Droit de la concurrence plus précisément. Ce qui veut dire de longues journées. De 8 h à 19h30. Et puis aussi bénévole au Secours catholique.

"Je suis responsable de tournée de nuit, c'est-à-dire qu'une fois par mois, la nuit, du vendredi au samedi, je prends les clés d'un Kangoo et je vais circuler dans Paris avec trois bénévoles, de 11h à 4/5 h. L'idée c'est d'aller à la rencontre des personnes qui vivent dans la rue."

Pas de distribution de nourriture ni de vêtements. Seulement des boissons chaudes et des madeleines. Et juste être là...

"Pour elles, pour les écouter, pour être présent. Les personnes de la rue ont des besoins comme nous, des besoins de construire des amitiés, d'être aimées, de pouvoir être restaurées dans leur dignité. A travers notre présence, notre écoute, à travers un sourire, un regard, elles peuvent se sentir camarades le temps d'une discussion".

Hugues continue d'être étonné par la rapidité à laquelle les gens qu'il rencontre dans la rue se livrent. Y compris sur leurs blessures les plus intimes.

Mais par-delà la richesse des contacts, il faut pouvoir tenir le rythme

"Je travaille la semaine, un rythme intense, à cela s'ajoute une nuit blanche, mais j'ai beaucoup de joie à le faire. Je traîne une fatigue le lundi matin, mais j'ai de la joie d'avoir donné mon temps pour ces personnes-là".

Bénévole, à l'écoute, et avocat, plongé dans ses dossiers, c'est un peu le grand écart...

"Dans mon métier je dois justifier heure par heure de ce que je fais, alors que dans les tournées de nuit, je suis dans l'être, je n'ai plus grand chose à faire. J'apprends à écouter et ça, quand je reviens au travail le lundi matin, je m'en sers".

Hugues est-il un meilleur avocat parce qu'il aide les sans-abris ?

"Non mais je pense être un avocat heureux, ça se ressent dans le contact qu'on peut nouer avec les personnes, que ce soit dans un cadre professionnel, familial ou autre. Certains de mes clients savent que j'ai cet engagement-là".

Et entre boulot et bénévolat, Hughes trouve même du temps pour sa famille et sa passion, la voile.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.