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On ne pouvait pas le rater. Le jour où le superintendant des Finances Nicolas Fouquet perdit toute crédibilité

Chaque jour de la semaine, Franck Cognard s'intéresse à une date qui aura marqué la vie de tous les jours. Parce qu'il est question de barbecue, de Voltaire et de homards, on ne pouvait pas rater le 17 août 1661.

Article rédigé par franceinfo - Franck Cognard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le château de Vaux-le-Vicomte sur la commune de Maincy (Seine-et-Marne) où  a été organisé une fête géante par Nicolas Fouquet, surintendant des Finances à l'époque de Mazarin.  (STÉPHANE MILHOMME / RADIO FRANCE)

C'est l'été, au coeur du mois d'août, quelle que soit l'époque, on rameute les potes.

Ce que rappe Seth Gueko, c'est le "barbeuk". C'est festif, c'est actuel. À sa façon, le 17 aout 1661, Nicolas Fouquet organise lui aussi un barbecue. Mais géant, et fréquenté par les gens de la haute. Fouquet est le superintendant des Finances du jeune roi Louis XIV qu'il reçoit dans son château de Vaux-le-Vicomte, à 15 lieues de Paris, soit une heure aujourd'hui sans les embouteillages. La Gazette de France y voit un événement traité avec "toute la magnificence imaginable : la bonne chère ayant été accompagnée du divertissement d'un fort agréable ballet, de la comédie, et d'une infinité de feux d'artifice, dans les jardins de cette belle et charmante maison"Mais l'étalage de ses richesses fait monter la moutarde au nez poudré du roi qui comprend que son grand argentier se met des écus plein les bourses...et escroque un peu son souverain et le royaume. 

Voltaire écrit alors : "Le 17 août, à 6 heures du soir, Fouquet était le roi de France ; à deux heures du matin, il n’était plus rien." À trop vouloir crâner, tu finis pestiféré (ce n'est pas de Voltaire, mais de l'auteur de cette chronique). Nicolas Fouquet fit le dispendieux et finit comme un gueux. Quelques semaines après sa fiesta, il est arrêté par le mousquetaire d'Artagnan, et est emprisonné dans un austère fort des Alpes. Il aurait du sceller, dans les murs de sa froide cellule, un message pour les temps à venir, s'adressant par exemple à un futur président de l'Assemblée nationale. François de Rugy, cette missive est pour toi, l'histoire souvent repasse les plats. N'oublie jamais : qui de trop de homards festoie, de son poste envié déchoit.

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