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On ne pouvait pas le rater. Déjeuner en paix avec Jean-Pierre Pernaut

Jean-Pierre Pernaut, ex-présentateur star du 13H de TF1, est mort à 71 ans des suites de son cancer du poumon. Et ça n'a pas échappé à Olivia Leray.

Article rédigé par franceinfo - Olivia Leray
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Jean-Pierre Pernaut pose sur le plateau du journal de 13 heures de TF1 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), le 12 février 2015. (MARTIN BUREAU / AFP)

Je crois que ,souvent, quand on parle de la disparition de quelqu’un, on évoque, quand même, au fond beaucoup de nous, de ce que ça nous rappelle et de ce qui s'en va. Le lac de Neuchâtel, la baie de Somme et les régions ont perdu leur ambassadeur.

Pour moi, Jean-Pierre Pernaut, c’était les midis de lycéenne chez mon père à Bourg-lès-Valence, dans la Drôme. Juste après Attention à la marche ! avec Jean-Luc Reichmann. Et juste après la clope de mon père à la fenêtre de la cuisine, juste là, sur la table, devant un plat réchauffé au micro-ondes. Sans vraiment se dire quoi que ce soit, on regardait Jean-Pierre.



J'ai des souvenirs de JT de 13h printaniers, baie vitrée grande ouverte, rideau qui volent et Jean-Pierre dans la télé qui dit un peu haut ce que tout le monde pense très bas. 

Elle était loin d’être plate et moderne la télé quand on regardait Jean-Pierre : c’était un vieux truc hyper lourd sur un meuble vitré avec le magnétoscope dessous et les cassettes Disney. C'était ça et c’était dire "Allez, on y va, on retourne au boulot, j'te pose au lycée", au moment où Jean-Pierre parlait de la Bourse et passait la main à Evelyne Dhéliat.

Pour moi, Jean-Pierre Pernaut, c’était quand même la chance de n'être pas tout le temps demi-pensionnaire et de rater quelquefois les salsifis-crème de la cantine.

C'était donc les midis avec mon père devant la baie de Somme, la "fête de la violette" à Toulouse, celle du citron à Menton, le festival de la céramique d'Anduze, la braderie de Houilles, le château de Castelnaud-la-Chapelle, le carnaval de Layrac, le marché aux santons de Tarascon, celui de la truffe à Lalbenque et pour la foire à l'andouille de Vire.

Grâce à Jean-Pierre, on a déjeuné ensemble, et surtout, on a déjeuné en paix.

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