Monsieur le président, aidez nos clubs de sport !
Certains réclament le retour des messes. Mais les pratiquants du sport amateur ne font pas de manifestation alors que leur discipline leur manque beaucoup. Ça n'a pas échappé à Olivia Leray (handballeuse !).
Le président Emmanuel Macron discutera mardi 17 novembre en visioconférence avec des acteurs du sport français. Je ne suis pas invitée à cette réunion de crise. Je pardonne le président, j'ai des trucs à faire chez moi, il n'y a pas de souci. Mais c'est quand même dommage parce que j'avais des choses à dire. Comme beaucoup d'amateurs, comme on dit, je n'ai pas rejoué depuis longtemps, le 3 octobre. Je peux même vous dire que c'était à Cergy. On avait perdu en plus. Alors pour écrire cette chronique, je me suis mise dans l'ambiance d'un jour de match de handball .
C'est ça que j'écoute avant un match. Et tu vas reconnaître, que ce soit du hand, du foot ou du judo d'ailleurs. À Trouville, à Saint-Flour ou à Saint-Grégoire. On est samedi. Il est 17h. T'as de la chance ce week-end, tu ne jouais pas un dimanche. Et tu coupes ton téléphone. Y'a plus que ça dans tes oreilles, y'a plus que ça qui compte. T'as laissé tes problèmes à la maison, le monde, le boulot, les ruptures. C'est derrière. D'abord les chaussettes, c'est ton rituel, puis le short, le maillot, les mains, le cri de guerre, un coup de sifflet.
Et puis un battement de cœur
Ça c'est le sport qu'on pratique. Ça fait le même bruit qu'un cœur qui réclame le retour des messes par exemple. Parce qu'elle est là notre religion à nous. Alors, nous, on n'est pas sorti dehors, on n'a pas dit : "Rendez-nous nos gymnases", on a pas fait des manifs sur les pelouses de Saint-Quentin en Yvelines. On aurait pu. On aurait pu vous dire qu'on n'aurait jamais pensé que se lever à 7h du matin pour aller jouer à Epinal, ça nous manque, que compiler le travail la journée et l'entraînement le soir depuis des années déjà, ça nous manque, que le corps qui fait mal, qui brûle, qui agonise quand la séance est trop dure, ça nous manque.
Pas besoin de vous dire non plus que c'est le sport parfois qui élève quand certains parents sont démissionnaires ou défaillants. Que les clubs, quels qu'ils soient, sont à bout de souffle. Pas besoin de vous parler de chiffres parce que dans le sport on s'en fout des chiffres, soit tu gagnes, soit tu perds et pour l'instant on perd tous beaucoup. Entendez-nous. Aidez nos clubs. Bénévoles, protocole sanitaire, implication, il n'y a rien d'amateur dans le sport que nous pratiquons !
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