VivaTech 2024 : réussir l’année après Elon Musk

La 8e édition de Viva Technology aura lieu du 22 au 25 mai, porte de Versailles à Paris : quatre jours dédiés à l’innovation et à l’impact positif de la technologie. Et le défi, cette année, pour Viva Tech, sera de faire aussi bien, sinon mieux que l’an dernier, sans Elon Musk.
Article rédigé par Benjamin Vincent
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Les organisateurs de Viva Technology, pendant l'annonce de l'édition 2024, jeudi 4 avril, à Paris. (BENJAMIN VINCENT / FRANCE INFO / RADIO FRANCE)

Viva Technology a clairement changé de dimension l’an dernier grâce à la présence d'Elon Musk, patron de Space X et Tesla. Alors, qui, en tête d’affiche, après lui ? Sont déjà annoncés Linda Yaccarino, directrice générale du réseau X (ex-Twitter), John Kerry, ancien candidat à la Maison Blanche et envoyé spécial de Joe Biden pour le climat, ou encore le français Arthur Mensch, co-créateur de Mistral AI.

Mais les autres stars de l’IA seront-elles à Paris dans moins de deux mois ? Sam Altman, le CEO d’OpenAI, père de chatGPT, a déjà répondu qu’il ne pourrait pas se libérer. En revanche, silence radio autour d’une éventuelle participation de Satya Nadella, le patron de Microsoft, à la pointe sur l’IA avec Copilot, ou encore de Sundar Pichai, le CEO de Google. L’équipe de Viva Tech maintient le suspense pour l’instant, et laisse espérer des surprises d’ici au 22 mai, pour cette 8è édition où le Japon sera le pays invité d’honneur, après la Corée et l’Inde.

Viva Tech : désormais, une portée mondiale incontestable

La nouvelle dimension de Viva Tech est bien réelle et l’un de ses créateurs, Maurice Levy, président du conseil de surveillance de Publicis, n’hésite plus à comparer l’événement, pourtant quatre fois plus petit en superficie, à la légende de plus de 50 ans, le CES de Las Vegas : "En nombre de visiteurs, nous les battons. En qualité d’innovation, je crois qu’on fait au minimum jeu égal. En qualité de speakers, nous les battons à plate couture".

En nombre de visiteurs, Viva Tech est-il réellement passé devant le CES de Las Vegas, comme l'ont affirmé ses organisateurs, à la fin de l’édition 2023, répondant ainsi au défi lancé par Emmanuel Macron ?

Viva Tech a annoncé 150.000 visiteurs en 2023 et le dernier CES, en janvier, a attiré plus de 138.000 visiteurs mais la fréquentation des deux événements ne peut pas être comparée sérieusement. En effet, seuls les chiffres du CES – 138.789 visiteurs en 2024 – sont certifiés. Ils sont le fruit d’un audit indépendant, réalisé selon les normes de l’UFI (Union des foires internationales). Audit confié, par l’organisateur du CSA, la Consumer Technology Association, à BPA Worldwide, qui authentifie le nombre de visiteurs et la surface occupée par les stands, depuis la prise des inscriptions, jusqu’au retour du salon, avec des enquêtes téléphoniques aléatoires, pour vérifier qui est réellement venu, en passant par la mesure effective de surfaces occupées par les exposants à Las Vegas.

Glenn Hansen était l’un des dirigeants de BPA Worlwide jusqu’en août dernier : "Le CES est le seul salon au monde à nous avoir donné l’intégralité de leur base de données d’inscrits, en nous précisant qui était réellement venu, explique-t-il à franceinfo. Ils nous ont ensuite demandé de supprimer les éventuels doublons pour obtenir la fréquentation réelle, effective sur le salon." Le CES y a perdu 2 à 3% de visiteurs mais la précision, la transparence et le niveau de détail sont sans précédent dans l'industrie. De son côté, Maurice Levy l’affirme : "Nous sommes sûrs de nos chiffres" tout en se disant prêt à faire certifier ceux de Viva Tech.

Viva Tech ou CES ?

À Paris comme à Las Vegas, tous le disent : le succès et la place de n°1 – enjeu pour les exposants comme les startups qui n’ont pas le budget suffisant pour participer aux deux événements – ne se jouent pas seulement sur le nombre de visiteurs. La journée grand public du samedi, pendant Viva Tech rend d'ailleurs la comparaison encore plus difficile entre les deux événements : le CES dure quatre jours également, mais il n’est ouvert qu’aux professionnels de l’industrie.

"Ce qui importe le plus, c’est de voir que progressivement, tous ceux qui comptent sur la planète Tech se disent : il faut que je sois à Viva Tech", ajoute Maurice Levy. D’où l’importance du casting à compléter dans les semaines qui viennent. Les réseaux sociaux sont un autre indicateur essentiel, et la portée du CES sur les réseaux sociaux est nettement plus importante. Enfin, malgré leur dimension mondiale, chacun des deux événements reste bien ancré dans sa géographie : le CES aux États-Unis, Viva Tech en Europe.

Se renouveler, faire au moins aussi bien en faisant différemment : voilà l’enjeu de Viva Tech 2024. Une chose est sûre : Paris sera bien, à nouveau, la capitale mondiale de l’innovation du 22 au 25 mai prochain.

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