Cet article date de plus de huit ans.

Pourquoi Google arrête son projet de smartphone modulaire Ara

Cet ambitieux projet de smartphone recyclable ne verra pas le jour. Trop compliqué et trop cher.

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Colombain
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Prototype portable Ara. (GUSTAU NACARINO / REUTERS)

Le projet Ara

C’était une drôle d’idée. Un smartphone en kit qui se monte et se démonte comme des Lego. En fonction de ses besoins, on change l’appareil photo, la batterie, le haut-parleur, etc. Le but ? Faire un téléphone mobile personnalisable, économique et écologique. Il s’agissait de lutter contre l’obsolescence et répondre à la question : pourquoi jeter un téléphone entier parce que l’appareil photo ou la batterie ne marche plus ?

L’idée initiale

On la doit en fait à un designer hollandais, Dave Hakkens. Cela s’appelait le PhoneBlocks. En 2013 Motorola s’intéresse au PhoneBlocks puis Google rachète Motorola et récupère le projet qu’il baptise Ara. 


Pendant deux ans, le géant américain nous a fait rêver avec des prototypes, jamais vraiment aboutis, d’appareil pouvant se monter et de se démonter comme des Lego. Aux dernières nouvelles, on annonçait une commercialisation pour 2017. Seulement voilà, patatras, des responsables viennent d’annoncer à l’agence Reuters que le projet était suspendu.


Officiellement, on a dépassé le délai de deux ans alloués habituellement par Google à ce genre de projet. La firme américaine préfère se concentrer sur ses ordinateurs Chromebook et ses smartphones Android (qui pourraient prendre bientôt le nom de Pixels).


Officieusement, le projet Ara n’était pas viable

Trop compliqué industriellement. En fait, faire un smartphone "écolo", composé de briques distinctes, va à l’encontre des process de fabrication. Aujourd’hui, c’est l’intégration d’un grand de fonctions dans un minimum de composants électroniques qui permet d’avoir des smartphones performants à des prix raisonnables. Le mobile Ara aurait sans doute coûté beaucoup trop cher, même pour des consommateurs soucieux de la protection de l’environnement. L’appareil aurait aussi été trop gros et sans doute pas très solide. Enfin, avouons-le, cela n’aurait sans doute pas fait l’affaire des constructeurs ni des opérateurs dont l’activité économique repose sur un renouvellement des produits tous les deux ans.


Est-ce pour autantla fin du concept de smartphone modulaire ?

Peut-être pas. Google pourrait poursuivre l’aventure à condition de trouver un partenaire motivé. Et puis, cela a permis des avancées technologiques qui sont aujourd’hui reprises au sein d’autres appareils, partiellement modulaires, notamment chez Motorola ou LG.
 
 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.