Sphère de Las Vegas : elle a relevé tous les défis technologiques
C’est une boule à 2,3 milliards de dollars, tellement grande qu’à Paris, elle dépasserait largement le 2è étage de la Tour Eiffel. Mais c’est d’abord une sphère. Et au départ du projet, sur plusieurs points – et notamment les écrans et l’audio – beaucoup ont dit : technologiquement, c’est impossible.
Les écrans tout d’abord : ils tapissent aussi l’intérieur de la sphère sur 15.000 m2. Vous connaissez le 4K. Dans la sphère, c’est du 16K. Autrement dit, chacune des lignes qui composent l’image, compte 16.000 pixels. Et des lignes à 16.000 pixels, il y en a 8.640, soit plus de 132 millions de points dans chaque image. À raison de 30 images par seconde pour la vidéo, le rendu est spectaculaire, comme on l’a vu avec U2. Double record du monde battu : du plus grand écran LED et de la plus haute résolution. Technologiquement, il n’y en a pas deux comme elle.
17.500 sièges, 17.500 haut-parleurs
Beaucoup doutaient aussi de la capacité de la Sphère à accueillir un concert dans de bonnes conditions. Les acousticiens le savent bien : obtenir un son de qualité dans un bâtiment sphérique – notamment dans le plus grand au monde – relève de l’impossible. Alors, puisqu’il n’était pas possible de faire comme partout ailleurs, avec de très grosses enceintes placées stratégiquement, l’idée a été de sonoriser chaque siège.
Chacun des 17.500 fauteuils est donc équipé de son propre système d’enceintes avec un son directif, individualisé, maîtrisé. Pour la projection d’un film, ça permet, par exemple, d’envoyer la version en chinois ou en français, sur une rangée, pendant que le reste de la Sphère profite de la version originale.
On peut même parler d’une expérience sensorielle complète, parce que, sous la Sphère, se cache un système de ventilation capable de reproduire, dans la salle, des rafales de vent, d’envoyer du brouillard et même des odeurs : des senteurs de sous-bois ou encore des parfums de cookies. Et puis, 10.000 sièges sont aussi équipés de retour haptique : des vibreurs comme dans les manettes de jeu vidéo.
Et bientôt à Londres avant New York ?
L’engouement est tel qu’une deuxième sphère est en projet, cette fois à Londres. Avant une troisième, peut-être, à New York où James Dolan, le patron de la Sphère n’utilise pas la technologie que pour en mettre plein la vue. Au Madison Square Garden dont il est aussi le propriétaire, il se sert de la reconnaissance faciale et de l’intelligence artificielle pour refuser l’entrée aux spectateurs fichés, pour l’avoir critiqué publiquement, et aussi aux avocats qui défendent ses adversaires.
Les tarifs publicitaires sont, en tout cas, à la hauteur de cette visibilité hors du commun : 450.000 dollars, soit plus d’un demi-million d’euros, pour s’afficher 24h sur les écrans extérieurs de la sphère de Las Vegas.
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