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Robots : la guerre mais pas l'amour

Peut-on moralement confier la défense d'un territoire à un robot tueur ? Plusieurs pays sont en train de développer des armes automatiques.
Article rédigé par Jérôme Colombain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Le robot-sentinelle SGR-A1 de Samsung installé à la frontière nord-coréenne)

C'est déjà une réalité en Israël et en Corée

 

A la frontière entre les deux Corée, côté Corée du sud, depuis un an, des robots tireurs fabriqués par Samsung (SGR-A1) tiennent de rôle de sentinelles. Montés sur tourelles, équipés de caméras de détection et d'une mitrailleuse, ils sont capables d'ouvrir le feu si un ennemi menaçant se présente. Cela dit, le robot n'est pas bête et il peut aussi demander un mot de passe ou reconnaître un soldat qui brandit son arme au dessus de sa tête pour indiquer qu'il se rend. 

Idem en Israël ou des tourelles de tirs automatiques sont en place le long de la bande de Gaza.

Tourelles, mini-chars, drones… En fait, de nombreux Etats préparent de véritables Robocop prêts à se faire la guerre.

 

Evidemment, cela pose un certain nombre de questions…

 

D'abord, il faut distinguer une arme télécommandée par un humain et un vrai robot auquel on donnerait le droit de décider seul s'il doit ou non ouvrir le feu.

Les robots tueurs, des personnalités comme Stephen Hawking, Steve Wozniak (co-fondateur d'Apple) ou Elon Musk (le patron de Tesla) militent depuis plusieurs mois pour leur interdiction.

A ce jour, cinq pays – dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France - se sont prononcés en faveur d'un contrôle humain permanent sur les armes létales. Il y a des négociations en cours à l'ONU pour étendre ce principe mais celles-ci s'enlisent.

Dans tous les cas, on imagine qu'il ne sera pas simple d'interdire de telles armes. Si des Etats peuvent renoncer à les utiliser, des groupes terroristes, eux, ne s'en priveront sans doute pas. D'autant que ces robots tueurs ne sont pas très difficiles à fabriquer ni très couteux.

 

Robots tueurs, robots lovers... 

 

Au Japon, on annonce pour dans quelques années des "robots-sexuels". En attendant, pas question de faire n'importe quoi avec n'importe quelle machine. Ainsi, la société SoftBank qui commercialise le robot Pepper, premier robot humanoïde grand public, précise dans la charte d'utilisation qu'il est interdit d'avoir des relations sexuelles avec Pepper. Pas le droit non plus de hacker le robot pour lui donner une voix plus sexy ni de l'utiliser pour suivre des jeunes filles dans la rue.

Autrement dit, pour l'instant, pour les robots, c'est plutôt la guerre mais pas l'amour…

  (Robot Pepper)
 

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