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Nouveau monde.Une main virtuelle à six doigts dont on n’arrive plus à se passer

La réalité virtuelle, ce n’est seulement le jeu vidéo. L’INRIA de Rennes travaille sur l’interaction homme-machine en environnement virtuel. Le chercheur Anatole Lecuyer détaille ce projet.

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Colombain
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une main à six doigts, pourquoi pas ?  (INRIA)

Qu’est-ce que la réalité virtuelle ?

La réalité virtuelle consiste à immerger un utilisateur dans un univers virtuel en 3D simulé en temps réel par un ordinateur. C'est aujourd'hui accessible au grand public grâce aux visiocasques de RV.

Sur le plan scientifique, la réalité virtuelle est un domaine pluridisciplinaire qui mêle informatique, mécatronique et psychologie. Pour notre part, nous nous intéressons à l’expérience humaine que constitue le fait d’être projeté dans un univers virtuel.

Comment interagir avec le virtuel ?

Aujourd’hui, les simulations virtuelles sont surtout visuelles et assez pauvres en interaction (attraper des objets, se déplacer). Un clavier et une souris ne suffisent pas dans un tel environnement. Il faut donc développer de nouvelles interfaces à retour d’effort. Nous travaillons également sur la manière d'interagir avec son corps entier, en bougeant ou encore, sans bouger, directement avec son cerveau.

Demain, la force de la pensée pour évoluer dans le virtuel ?

On en est encore loin mais, oui, c’est l’idée. Par exemple, nous avons mis au point à l’INRIA un simulateur pour chirurgien qui reproduit la sensation d’insérer une aiguille dans un tissu humain grâce à retour d’effort. Le dispositif analyse également la charge cognitive de la personne et lorsque celle-ci s’élève cela signifie que le chirurgien est très concentré alors on peut déclencher automatiquement l’envoi d’aides virtuelles. Nous mélangeons donc activité cérébrale et activité corporelle.

Vous avez également développé une main virtuelle à six doigts...

Il s’agit d'une main avec un sixième doigt, entre l’annulaire et le petit doigt, qui apparaît lorsque l’on chausse notre dispositif de réalité virtuelle. Ce doigt bouge tout seul. Il est étonnant de constater avec quel facilité l’humain s’approprie aisément ce sixième doigt au point que, quand on enlève le casque, la personne a l’impression qu’on lui a coupé un doigt.

Tout l’été, Jérôme Colombain décrypte les grandes innovations numériques avec les chercheurs de l’INRIA, l’Institut National de la Recherche en Informatique et Automatique.

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