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Nouveau monde. Sur le Web, les cookies n’ont plus la cote

De nouvelles mesures contre le traçage publicitaire entrent en vigueur.

Article rédigé par Jérôme Colombain
Radio France
Publié Mis à jour
Un étudiant devant un ordinateur (illustration, 27 mars 2020). (ALAIN JOCARD / AFP)

Si vous êtes allergiques aux cookies, ces petits marqueurs utilisés par les sites web pour étudier le comportement des internautes et leur adresser de la publicité ciblée, vous pouvez, en principe, y échapper plus facilement à compter de ce 1er avril.

Depuis le Règlement Européen sur la Protection des Données (RGPD) de 2018, les sites web sont tenus de permettre aux internautes de refuser les cookies. Mais, sur les bandeaux qui s’affichent systématiquement, il est beaucoup plus facile de cliquer sur "accepter" que sur "refuser". En général, le bouton "refuser", se cache dans des sous-menus nécessitant de nombreux clics, afin de dissuader l’utilisateur.

La Commission Nationale Informatique et Libertés a noté le problème il y a un certain temps déjà et a laissé un délai aux éditeurs pour qu’ils se mettent en conformité. En principe, ce délai a pris fin ce 1er avril 2021. Désormais, le bouton permettant de refuser les cookies doit être aussi visible que celui qui permet de les accepter. Les sites web qui ne respecteront pas cette règle pourront faire l’objet de sanctions.

Des conséquences sur le financement des sites web

Mais cette nouvelle règlementation ne fait pas le bonheur des professionnels, qui craignent une baisse des revenus publicitaires. En effet, si les internautes ont plus de facilité à refuser les cookies, ils vont sans doute être plus nombreux à le faire. Sans ces petits marqueurs, les publicités seront alors moins efficaces, ce qui pourrait avoir des répercussions sur le marché.

Certains sites, pour lesquels la publicité est un mode de financement indispensable, cherchent des parades. Certains, comme LeMonde.fr, ont opté pour la technique du "cookie wall" (mur cookie), qui oblige l’utilisateur à s’abonner s’il refuse les cookies. D’abord considérée comme anormale, cette pratique a été autorisée par le Conseil d’État en juin 2020. D’autres méthodes de profilage publicitaire sont également en préparation, notamment basées sur les données recueillies par Google.

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