Nouveau monde. Quitter Facebook ? Pas si simple
Suite au scandale Cambridge Analytica, beaucoup d’utilisateurs envisagent de fermer leurs comptes sur le réseau social Facebook et suivent le hashtag #DeleteFacebook. Une procédure qui peut durer jusqu'à trois mois.
Le hashtag #DeleteFacebook (#EffacezFacebook) fleurit en ce moment sur les réseaux sociaux, et après le scandale Cambridge Analytica, beaucoup d’utilisateurs envisagent de fermer leurs comptes sur le réseau social. Une figure de la Silicon Valley, Brian Acton, co-fondateur de WhatsApp, appelle même ouvertement les membres de Facebook à fermer leurs comptes (l’homme a fait fortune en revendant WhatsApp à Facebook…). Après tout, on a bien réussi à se séparer de MySpace (vous vous souvenez ?), alors on peut peut-être vivre sans Facebook.
Que reproche-t-on à Facebook ?
La colère gronde après le scandale Cambridge Analytica. Cette société britannique est accusée d’avoir récupéré les données personnelles de millions de membres de Facebook pour influencer l’élection présidentielle américaine. La faute à qui ? A Facebook, apparemment, qui n’aurait pas pris toutes les garanties pour protéger les données de ses utilisateurs, en permettant notamment à des chercheurs externes d’y accéder sans contrôle suffisant.
"Désactiver" son compte : rien d'irrémédiable
Pas facile de fermer son compte Facebook. Vous pouvez le "désactiver" (en allant dans les paramètres). Il reste alors possible de le réactiver à tout instant. Il se réactivera même automatiquement si vous vous reconnectez.
"Supprimer" : irréversible, et long
Sinon, plus radical, vous pouvez demander la "suppression" de votre compte. La procédure prend jusqu’à trois mois pour effacer photos, statuts ou autres données. Elle est irréversible.
Effacer toutes ses traces : impossible
Dans les deux cas, désactivation ou suppression, on ne peut plus vous voir. Mais les messages que vous avez envoyé à vos amis ainsi que d’autres informations vous concernant qui ont pu s’échapper ailleurs restent, eux, accessibles. Et non, Facebook n’oublie rien.
Les alternatives
On verra si ce mouvement de colère a vraiment un impact sur l’audience de Facebook. Cela pourrait pousser le réseau social à modifier certains aspects de fonctionnement. C’est aussi une aubaine pour les réseaux "alternatifs" qui affirment qu’ils n’exploitent pas les données, comme le français Whaller.
Il ne faut pas oublier que Facebook comme les autres géants du numérique sont des entreprises commerciales dont la mission est de gagner de l’argent et pas de s’occuper de l’intérêt général. Cependant, vue la taille critique qu’ils ont atteint aujourd’hui, il est peut-être temps que les États mettent un peu le nez dans leurs affaires.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.