Nouveau monde. Quand le bitcoin fait du mal à la planète
Le bitcoin a battu de nouveaux records fin novembre, en dépassant les 11 000 dollars, avant de se replier. La mécanique de cette monnaie virtuelle n’est pas sans conséquence en matière d’environnement.
La monnaie virtuelle a battu de nouveaux records, en dépassant les 11 000 dollars le 29 novembre dernier, avant de se replier. Mais la mécanique du bitcoin n’est pas sans conséquence, notamment en matière d’environnement.
Cryptomonnaie
Le bitcoin est une cryptomonnaie, c'est-à-dire une monnaie numérique, sans pièces, ni billets, ni banque centrale, basée sur la blockchain (chaîne de blocs) qui est une sorte de grand livre de comptes dématérialisé, infalsifiable, partagé entre des millions d’ordinateurs en peer-to-peer. Voilà pour la définition.
Pour certains, le bitcoin n’est pas une vraie monnaie. Il n'empêche que l’on peut s'en servir pour faire des achats, principalement sur internet, mais aussi dans quelques magasins physiques. Depuis le début de l’année, le cours du bitcoin a été multiplié par 10. Et ce n’est pas fini.
Comme des chercheurs d’or
Comment fonctionne le bitcoin ? Pour sécuriser les transactions, il faut résoudre des équations mathématiques, des problèmes très complexes, par ordinateur. N’importe qui peut utiliser son ordinateur pour faire ce travail. On est alors rémunéré en bitcoins. Comme il s’agit de bitcoins nouvellement créés, ce travail ressemble vraiment à celui de chercheurs d’or ou de mineurs creusant pour trouver du minerai. D’ailleurs, on appelle ça le mining (minage). Même si tout cela est virtuel, il existe une quantité finie de bitcoins : 21 millions, très exactement. Le minage du Bitcoin, ainsi que d’autres cryptomonnaies, peut rapporter quelques centaines d’euros par mois. Tout dépend de la puissance informatique qu’on y consacre.
Surconsommation électrique
Dans le monde, de plus en plus de gens se mettent à faire du minage de bitcoins. Il existe même des "fermes de minage", c'est-à-dire des entrepôts géants, bourrés d’ordinateurs, qui ne servent qu’à ça, notamment en Chine. Sans compter ceux qui font du crypto-jacking, c'est-à-dire dire du minage pirate via des ordinateurs contaminés utilisés à l’insu de leurs propriétaires. Conséquence : tout cela fait grimper la consommation d’électricité.
Selon un analyste spécialisé, Alex de Vries (Digiconomist), le bitcoin représenterait 0,14% de la consommation mondiale. Chaque nouvelle transaction dans cette monnaie consommerait autant d’électricité qu'un ménage français pendant deux semaines. Et il y a environ 300 000 transactions par jour. Certains commencent à parler de "désastre écologique". Il existe quelques espoirs tout de même avec de nouveaux algorithmes de minage moins gourmands en énergie et de nouvelles puces informatiques moins énergivores.
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