Nouveau monde. Pourquoi la monnaie virtuelle Libra fait-elle peur et envie à la fois ?
Ce n’est pas gagné pour la monnaie virtuelle initiée par Facebook. Les porteurs de ce projet rencontrent lundi les régulateurs européens pour officialiser leur demande de licence en Suisse.
Les porteurs du projet Libra rencontrent lundi 16 septembre en Suisse les régulateurs européens pour officialiser leur demande de licence. Mais ce n’est pas gagné pour la monnaie virtuelle initiée par Facebook.
Qu’est-ce que Libra ?
Libra est un projet de cryptomonnaie basée sur la technologie blockchain (chaîne de blocs). Autrement dit, une monnaie virtuelle, numérique, qui n’a d’existence que grâce à des calculs informatiques. Ce serait une monnaie indépendante des banques centrales mais indexée sur de vraies devises comme le dollar, le yen et l’euro. Concrètement, avec Libra, on pourra payer des achats sur Internet et envoyer de l’argent à des amis via Messenger ou WhatsApp sans sortir sa carte bancaire, uniquement en puisant dans une réserve personnelle de Libra. Libra est censée faciliter et fluidifier les transferts d’argent à l’ère du numérique.
Pourquoi Libra inquiète ?
Libra a des allures de monnaie "hors sol" non rattachée à un État et un outil de politique monétaire. Or, la monnaie est traditionnellement l’un des piliers de la souveraineté des États. En plus, comme les transactions pourront s’effectuer sur des réseaux chiffrés de bout en bout, comme WhatsApp (Messenger sera également chiffré prochainement), c'est-à-dire de manière totalement confidentielle, les autorités craignent que cela facilite les trafics de toutes sorte.
Tout le monde veut "sa" cryptomonnaie
Bruno Le Maire, le ministre des Finances, a dit la semaine dernière qu’il ne voulait pas de Libra sur le sol européen. Cependant, les gouvernements, notamment français et allemand, souhaitent eux-mêmes créer une cryptomonnaie. Ils demandent aux banques centrales de s’y mettre sérieusement. Il faut dire que, sur le principe, le concept de cryptomonnaie est révolutionnaire et plein de promesses pour les transactions numériques.
Ce qui fait peur dans le projet Libra, c’est la présence d’un acteur comme le géant du numérique Facebook. Cependant, Facebook est malin et Libra n'a jamais été présenté comme "sa" monnaie mais comme un projet collectif auquel collaborent une trentaine d'autres entreprises et ONG.
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