Nouveau monde. Mondial de l’Auto : où est le futur ?
Le Mondial de l’Auto de Paris, qui ouvre ses portes jeudi, fait la part belle aux inspirations classiques mais pas tellement à l’innovation dans l’optique d’une mobilité du futur.
Si vous visitez le Mondial de l’Auto, du jeudi 4 au dimanche 14 octobre, vous découvrirez d’abord l’une des attractions de l’édition 2018 : le concept car e-Legend de Peugeot. Il s’agit d’un projet de voiture autonome avec volant rétractable (qui peut rentrer dans le tableau de bord). En soi, le concept n’est pas nouveau mais surtout ce véhicule a un look inspiré du coupé 504 Peugeot des années 70. Dans le genre futuriste, on a vu mieux. Visiblement, les constructeurs ont peur que le futur fasse peur, alors ils font dans la nostalgie pour rassurer le bon peuple.
#Peugeot #eLegend #MondialAuto2018 pic.twitter.com/cuR7k8zuE8
— Jérôme Colombain (@JeromeColombain) 3 octobre 2018
Chez Renault, l’attraction se nomme EZ-Ultimo. C’est un concept de véhicule ultra haut de gamme pour milliardaires, une sorte de salon roulant énorme (c’est juste une maquette qui n’a même pas de vraies roues), hyper bling-bling avec du marbre et du velours à l’intérieur. Voilà peut-être de quoi séduire un Donald Trump mais certainement pas les M. et Mme Tout-le-Monde du futur.
De l’électrique sans passion
On pourrait espérer se consoler avec le déballage de voitures électriques (chaque constructeur a "son" modèle). Mais celles-ci semblent bien moins mises en valeur que les cabriolets ou les gros SUV rutilants à essence. L’un des véhicules électriques les plus attendus, la Tesla Model 3, se découvre sur le stand Tesla (environ cinq fois plus petit que le stand Renault) au fin fond du salon. En plus, cette Model 3 est simplement une Model S moins chère, donc plus minimaliste. Même si elle dispose d’un nombre identique de caméras et que son logiciel pourra être mis à jour pour en faire une voiture autonome de niveau 3 ou 4, elle ne constitue pas une avancée technologique significative.
Première sortie en France pour la #TeslaModel3 #MondialAuto2018 pic.twitter.com/yqZVNPWh95
— Jérôme Colombain (@JeromeColombain) 2 octobre 2018
Un air "d’auto d’avant"
Bref, on reste un peu sur sa faim. On cherche des démonstrations de voitures autonomes non polluantes mais on ne voit rien de marquant en tête de gondole. On cherche la moto autonome de BMW : chou blanc. On aimerait dénicher des prototypes de voitures volantes mais on aperçoit à peine un semblant de drone personnel caché dans un coin. Ce Mondial de l’Auto a un petit air de Mondial de "l’auto d’avant". On dirait que l’industrie automobile, contrairement à celle du numérique, n’est pas encore passé du "produit" à "l’expérience". On est loin de ce que l’on pourrait espérer de révolutionnaire pour la mobilité du 21e siècle afin de répondre aux enjeux de protection de l’environnement, de saturation des villes ou d’hyper-mobilité grâce à la robotique.
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