Nouveau monde. Microsoft va mettre plus d’IA et moins d’humain dans ses rédactions
L’intelligence artificielle s’immisce de plus en plus dans le monde du travail, y compris dans les médias. Microsoft va ainsi licencier plusieurs dizaines de journalistes.
On ne le sait pas forcément, mais Microsoft emploie des journalistes depuis plus de 25 ans La firme américaine a été la première à lancer un média d’information sur Internet, MSN, en 1995. Elle opère aussi un agrégateur de nouvelles, Microsoft News, depuis deux ans. Au total, elle emploie plus de 800 éditeurs à travers le monde. 10% d’entre eux environ, 50 aux États-Unis et une trentaine en Grande-Bretagne, devraient être remerciés pour être remplacés par des solutions automatiques à base d’intelligence artificielle.
Spécialisés dans la curation
Ces journalistes ne produisent pas directement de l’information. Ils ne font pas d’enquêtes ni de reportages mais de l’édition et de la curation. C'est-à-dire qu’ils sont chargés de repérer des nouvelles intéressantes, de les sélectionner et de les mettre en forme. Ce sont donc ces tâches journalistiques bien spécifiques qui vont être automatisées.
On peut se poser la question de l’impact de ce type de mutation sur la qualité de l’information. Sera-t-elle meilleure ou moins bonne ? L’IA est en effet très efficace dans l’accomplissement de tâches répétitives. Elle peut aussi venir en aide à la détection des fausses nouvelles, les fake news.
De plus en plus d'IA dans les médias
Cependant, en matière d’information, un logiciel peut "se tromper", par exemple, en mettant en avant des informations peu importantes au détriment d’autres plus importantes. Cela s’est déjà produit. En outre, un algorithme n’est pas neutre : l’intelligence artificielle, c’est du code informatique qui a été écrit par des humains, qui ont leurs propres biais. C’est un problème que l’on rencontre dans tous les secteurs où on utilise de l’intelligence artificielle.
Les logiciels automatiques sont déjà une réalité dans plusieurs médias, notamment pour la rédaction d’articles très factuels, par exemple, des résultats sportifs ou électoraux. En décidant de confier la sélection des nouvelles à la machine, Microsoft fait la même chose que Google, Apple, YouTube ou Facebook. Le rôle de l’humain dans les rédactions, comme dans les usines, consiste alors à surveiller ce que font les machines et non plus à faire eux-mêmes le travail.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.