Nouveau monde. Les interrogations autour du chinois Huawei agitent le salon télécom de Barcelone
Alors que les États-Unis soupçonnent Huawei d’espionnage au profit de Pékin, les professionnels, rassemblés cette semaine au salon Mobile World Congress à Barcelone, s’inquiètent, car cet équipementier paraît indispensable pour développer la 5G, la téléphonie mobile de cinquième génération.
C’est l’un des grands sujets de conversation au Mobile World Congress de Barcelone. Huawei sera-t-il autorisé à fournir ses équipements 5G aux opérateurs européens ? Selon Donald Trump, le numéro un mondial des équipements télécoms et pionnier de la 5G, serait trop proche de Pékin et pourrait dissimuler des backdoors (portes dérobées) dans ses équipements à destination de l’Occident. Qu’il s’agisse ou non d’un prétexte supplémentaire dans le bras de fer commercial et diplomatique entre Washington et Pekin, les Américains se montrent fermes sur le sujet et demandent à leurs alliés européens de barrer la route à Huawei.
Pas question d’espionner au profit de Pékin, selon Huawei
À Barcelone, les responsables de Huawei ont tenu une conférence au cours de laquelle ils ont essayé de désamorcer la crise. Ces derniers jurent leurs grands dieux qu’ils n’installeront jamais de backdoors dans leurs équipements et qu’il n’est pas question pour eux d’espionner pour le compte du gouvernement chinois. Ces déclarations suffiront-elles à rassurer tout le monde ? À ce jour, plusieurs pays européens semblent favorables à l’entrée du chinois sur leurs marchés, malgré les mises en garde américaines. Seule la France n’a pas encore pris sa décision.
Un "sérieux problème", selon le patron d’Orange
À Barcelone toujours, Stéphane Richard, le PDG d’Orange, a dit qu’il y aurait un "sérieux problème" si Huawei était mis hors course. Cela pourrait retarder le développement de la 5G en France. Il semble que l’on s’achemine vers une solution intermédiaire. Les équipements Huawei seraient bannis de ce que l’on appelle les équipements de cœur de réseau, c’est-à-dire les installations les plus sensibles. Ils pourraient être également bannis de la région parisienne où se trouvent les ministères et les commandements militaires. C’est une solution qui semblerait arranger tout le monde, mais il manque encore un feu vert des autorités françaises.
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