Nouveau monde. Les géants du numérique s’allient contre l’extrémisme sur internet
Facebook, Twitter, YouTube, LinkedIn ont annoncé lundi à New York la création d’une structure commune pour lutter contre les contenus extrémistes haineux sur les plateformes numériques.
L’annonce de Facebook, Twitter, Google (Youtube) et Microsoft (Linkedin) de créer une structure commune pour lutter contre les contenus extrémistes haineux sur les plateformes numériques fait suite à "l'appel de Christchurch" lancé en mai par la France et la Nouvelle Zélande, suite à la tuerie de Christchurch en Nouvelle Zélande diffusée en direct en vidéo sur Facebook. L’organisme présenté sera une sorte d’ONU, ou d’Interpol, du numérique.
Il s’agit de transformer un organisme qui existe déjà, le Global internet forum to counter terrorism (GIFCT), en une structure indépendante financée par Facebook, YouTube, Twitter et Microsoft. Celle-ci sera dirigée par un conseil d'administration indépendant. Des représentants gouvernementaux et de la société civile siègeront au sein d’un comité consultatif indépendant.
Instaurer un mécanisme de "défense civile"
La promesse, selon le communiqué, est d’instaurer un mécanisme de type "défense civile", comme pour les incendies et les inondations, afin de "déjouer les tentatives de plus en plus sophistiquées des terroristes et des extrémistes violents". Cela passera notamment par une mise en commun des informations et des moyens.
Par exemple, si des activistes sont repérés sur une plateforme, leurs empreintes numériques seront immédiatement partagées avec les autres. Le but est de permettre que tout contenu illicite soit retiré le plus rapidement possible (la vidéo de Christchurch avait été diffusée en direct pendant 17 minutes et repostée 1,5 millions de fois).
200 organisations suprémacistes blanches bannies
Les grandes plateformes du numérique semble redoubler d’efforts en ce moment en matière de lutte contre la haine en ligne. Ainsi, Facebook dit avoir banni récemment 200 organisations suprémacistes blanches. Il ne s’agit pas de lutter contre l’idéologie, précisent les responsables du réseau social, mais contre les manifestations de haine qui en découlent. De nombreux moyens sont déployés. Par exemple, Facebook va exercer ses outils d'intelligence artificielle avec le concours des policiers londoniens qui portent en permanence des petites caméras lors de leurs interventions. Les vidéos de la police seront utilisées pour "éduquer" les logiciels d’IA qui servent à la modération automatique des contenus. La vidéo de Christchurch n’avait pas été identifiée comme une tuerie car elle pouvait se confondre avec un reportage ou une scène de jeu vidéo.
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