Nouveau monde. Le Conseil national du numérique veut moins de technique et plus de réflexion sur le numérique
La co-présidente de cette instance consultative, fraichement renouvelée, détaille pour franceinfo les grandes lignes de son action à venir.
franceinfo : Pouvez-vous nous rappeler ce qu’est le Conseil national du numérique ?
Françoise Mercadal-Delasalles, co-présidente du Conseil national du numérique : C’est une commission indépendante qui existe depuis 10 ans, nommée par le Premier ministre, sous l’autorité du secrétaire d’État au Numérique Cédric O, dont la mission est d’éclairer le gouvernement dans les décisions qu’il doit prendre sur la révolution numérique.
Sur quoi portera la feuille de route du CNN qui sera étudiée la semaine prochaine ?
Nous avons envie de nous intéresser au numérique comme un fait social et de réfléchir à ses impacts sur les individus. Nous ne voulons pas rester seulement sous un angle technique, comme cela a été le cas ces dernières années. Le numérique est aujourd’hui politique, au sens de la cité.
Comme le disait le philosophe et historien des sciences Michel Serres, il s’agit de la troisième révolution anthropologique de l’humanité. C'est-à-dire une révolution technique qui modifie profondément notre attention, notre liberté, notre autonomie, etc. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi délibérément de rassembler des intellectuels tels que des sociologues, anthropologues, philosophes, etc. Nous souhaitons nous poser et réfléchir à ce qui nous arrive.
Comment abordez-vous la période électorale qui arrive ?
Nous souhaitons ouvrir le débat pour éviter le combat. Nous voulons apporter notre pierre pour ne pas être dans le choc des opinions, face à un sujet aussi complexe, mais plutôt dans l’échange, la réflexion et la compréhension.
Par exemple, la 5G va être fabuleuse dans le domaine médical mais cela peut effrayer les gens qui se sentent de plus en plus surveillés. Nous devons prendre en compte ces différences de points de vue. Avec le numérique, nous sommes passés d’une forme d’utopie à une forme de crainte et de méfiance. C’est cette problématique que nous souhaitons éclairer.
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