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Nouveau monde. La voiture 100% autonome, ce n'est pas pour tout de suite

Il est beaucoup question de voiture autonome au salon de l'automobile de Genève, qui ouvre jeudi. 

Article rédigé par Jérôme Colombain
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Prototype de voiture autonome AKKA. (MAXPPP)

Pour certains constructeurs, la voiture autonome sera une réalité dès 2020. Pour d’autres, au contraire, ce ne sera pas avant 2030 ou 2050.

Comment ça marche ?

Comment fonctionne une voiture autonome ? D'abord, elle a des "yeux" sous la forme de capteurs qui scrutent la route et les obstacles en permanence. Il y a principalement trois types de capteurs : les lidars, des radars à rayon laser, qui  "voient" la route en 3D mais sont peu précis par temps de pluie ou neige. Du coup, ce système est complété par des caméras vidéo et des radars, moins précis mais indispensables pour affiner la détection. Un ordinateur, le "cerveau" , interprète l’ensemble des données fournies par les capteurs puis prend les décisions de conduite en fonction de l’itinéraire défini, c'est-à-dire qu'il envoie les commandes aux organes de la voiture (tourner le volant, freiner, etc.). 

Cinq degrés d’autonomie

On considère qu’il existe cinq degrés d’autonomie, classés de un à cinq. Le niveau cinq correspond à des véhicules qui devraient être capables de circuler entièrement seuls. Les véhicules existants ou à venir, notamment présentés au salon de Genève, sont de niveau deux, trois ou quatre. C'est-à-dire qu’ils nécessitent encore une intervention humaine pour de nombreuses actions. Malheureusement, le niveau cinq pourrait être plus difficile à atteindre que ce que l’on croyait au départ pour plusieurs raisons, à la fois pour des raisons techniques et économiques.

Des dispositifs chers, énergivores et peu intuitifs

D’abord, les équipements électroniques et informatiques haut de gamme nécessaires à son fonctionnement coûtent extrêmement cher. Ensuite, ils consomment beaucoup d’énergie, ce qui est un problème pour des véhicules électriques qui ont une autonomie limitée. Enfin, on bute encore sur des réalités insurmontables, notamment pour la conduite en ville. Une voiture autonome n’a pas d’intuition. Par exemple, elle ne sait pas se méfier d’un gros camion qui zigzague ni deviner dans le regard d’un piéton s’il va traverser ou pas.

Objectif : sécurité

Il ne faut pas oublier que l’intérêt principal c’est la sécurité. 90% des accidents de voiture sont provoqués par des erreurs humaines et la voiture autonome doit permettre de faire baisser le nombre d’accidents. On va donc voir se développer des robots-taxis, capables de circuler dans des secteurs précis, mais ce n’est pas demain la veille que l’on pourra acheter une voiture autonome personnelle capable de rouler toute seule en toutes circonstances.

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