Nouveau monde. La France veut prendre sa place dans la course à l’informatique quantique
Emmanuel Macron a présenté jeudi un plan pour développer cette technologie du futur.
1,8 milliard d’euros pour l’informatique quantique. Le président de la République a dévoilé jeudi 21 janvier un ambitieux plan français pour l’informatique quantique.
Présentée comme un "big bang technologique", l’informatique quantique exploite les propriétés de la physique quantique, avec des puissances de calculs potentiellement extraordinaires. Cela permettra de faire des simulations, par exemple, dans le nucléaire ou dans la chimie, de créer de nouveaux médicaments, d’apprendre à capturer le CO2 pour lutter contre le réchauffement, sans oublier le maintien du chiffrement des communications militaires. En effet, l’informatique quantique va permettre de casser les systèmes actuels de chiffrement et il est donc urgent de penser dès maintenant à les remplacer par des systèmes nouveaux à base d’informatique quantique. Il y a donc un enjeu de défense et de souveraineté.
Une filière quantique
Le plan français prévoit la création d’un prototype d’ordinateur quantique généraliste de première génération, à horizon 2023. Ce ne sera pas encore un "vrai" ordinateur quantique, mais c’est une étape nécessaire. Il s’agit aussi de créer une filière, avec 16 000 emplois directs à la clé à l’horizon 2030. Par exemple, on va avoir besoin de spécialistes du froid pour faire fonctionner les ordinateurs quantiques.
Devenir le troisième mondial
L’informatique quantique donne lieu à une vraie compétition internationale. Les Américains (Google, IBM) et les Chinois ont fait beaucoup parler d’eux ces derniers temps en prétendant avoir atteint la "suprématie quantique", c'est-à-dire une puissance de calculs permettant d’effectuer des opérations impossibles à réaliser avec un ordinateur traditionnel. En France, pas encore de grandes annonces de ce genre mais il y a néanmoins beaucoup de savants, de chercheurs de l'Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (INRIA), de grands groupes (Thalès ou Atos) et de start-up qui travaillent sur le quantique.
Le plan d’1,8 milliard annoncé par la France, qui sera constitué de fonds publics et privés, parait peu à côté des 10 milliards que la Chine a prévu d’investir dans le quantique. Néanmoins, la France ambitionne de se placer au troisième rang, derrière les États-Unis et la Chine, dans les années à venir.
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