Nouveau monde. Il faut démystifier l’intelligence artificielle
La "mystification" de l’intelligence artificielle est l'objet d’une conférence qui a lieu mardi à Paris à l’occasion de l’événement "France Digitale Day".
"France Digitale Day" se déroule mardi 26 septembre à Paris. A cette occasion se déroule une conférence sur la "mystification" de l’intelligence artificielle. France Digitale Day est la grand-messe annuelle de l’association France Digitale qui regroupe des entrepreneurs du numérique. Le mouvement des "pigeons", c’étaient eux. Cette cinquième édition se déroule au Musée des arts forains à Paris, clin d’œil au fait que les innovateurs sont un peu des saltimbanques. C'est dans ce cadre que se tient cette conférence intitulée "Demystifying AI : cutting through the buzz around AI"
Halte au buzz
L’intelligence artificielle est partout, jusque dans les publicités pour les voitures. Une grande marque de parfums (YSL) a même fait une campagne avec un mannequin présenté comme "chercheur en intelligence artificielle" (il se trouve que c’est vrai, le jeune homme se nomme Alexandre Robicquet et est chercheur à Stanford). Il y a également les cris d’alarme à répétition lancés par des personnalités comme Elon Musk, Bill Gates ou Stephen Hawking contre les risques supposés de l’intelligence artificielle qui pourrait un jour dominer le monde et éradiquer les humains. Bref, l’IA fait du buzz. Elle concentre à la fois tous les espoirs et toutes les craintes.
Une "intelligence" très limitée
Cependant, lorsqu’on interroge les "vrais" chercheurs en intelligence artificielle tels que Yann Le Cun (directeur de la recherche en IA chez Facebook), Grégory Renard (chercheur français à Stanford) ou le professeur Jean-Gabriel Ganascia (université Pierre-et-Marie-Curie), tous s’accordent pour dire qu’il faut arrêter de fantasmer. L’intelligence artificielle est un concept ancien qui date des années 50 et rien n’a changé, scientifiquement, dans ce domaine depuis 60 ans. Simplement, la puissance des ordinateurs a augmenté et permet de faire plus de calculs plus vite avec plus de données. Pour autant, un ordinateur ne sait toujours pas reconnaître un chat ou chien comme un humain apprend à le faire à l’âge de six mois (il se contente d’analyser des pixels). Les assistants vocaux et les chatbots reconnaissent des mots-clés et répondent des phrases toutes faites écrites à l’avance mais ils sont incapables d’avoir une véritable conversation (et quand ils ne savent pas répondre, ils renvoient une blague).
Très loin de Terminator
Oui, la machine fait des choses fantastiques mais dans des secteurs très pointus. Par exemple, les algorithmes d’intelligence artificielle savent analyser une radiographie pour trouver un cancer ou examiner une photo aérienne pour surveiller les parasites sur les cultures en Afrique. Pour autant, nous sommes encore très très très loin de Terminator !
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