Nouveau monde. "Déplateformisation" de Trump : le Conseil de surveillance de Facebook confirme le bannissement mais demande une révision de la durée
Le "Conseil de surveillance" de Facebook confirme mercredi 5 mai la suspension du compte de l’ancien président des États-Unis. Celui-ci vient de lancer un nouveau site.
C’était le 7 janvier dernier. Au lendemain de l’assaut du Capitole par des émeutiers, Twitter, Facebook et Instagram ont bloqué les comptes de Donald Trump, pour l’empêcher de continuer à mettre de l’huile sur le feu avec des messages incitant à l’insurrection.
Depuis, cette "déplateformisation" de celui qui était encore à l’époque président des États-Unis, suscite des débats enflammés outre-Atlantique. Pour Twitter, la décision est annoncée comme définitive. Facebook, pour sa part, a transmis le dossier à son Conseil de surveillance qui s'est prononcé mercredi 5 mai en maintenant la décision prise par le groupe d'interdire à l'ancien président américain de poster des messages sur sa page Facebook et sur son compte Instagram.
Toutefois, le conseil de surveillance estime toutefois qu'il n'était "pas approprié pour Facebook d'imposer" une sanction d'une durée indéfinie et lui demande de "réexaminer la décision arbitraire imposée le 7 janvier" dans les six prochains mois et de fixer une date ou un critère de fin de bannissement.
Comité des sages
Le Conseil de surveillance de Facebook (en anglais "Oversight Board") fonctionne réellement depuis octobre 2020. Si Facebook était un État, ce serait sa Cour suprême. Il est composé de personnalités extérieures (juristes, ex-responsables politiques, journalistes, etc.). Il est en principe indépendant, même s’il est financé indirectement par le groupe de Mark Zuckerberg. Le Conseil est chargé d’examiner les recours pour lesquels Facebook ne veut pas avoir à trancher directement. Le réseau social s’est engagé à appliquer ses décisions sans discuter.
"Save America"
Pendant ce temps, comme il l’avait annoncé, Donald Trump a refait son apparition dans le monde numérique en lançant cette semaine une sorte de blog, baptisé En direct du bureau de Donald Trump, avec comme slogan "Save America" (Sauvez l’Amérique). Il s’agit d’un site sur lequel l’ex-président peut continuer à faire ce qu’il adorait sur Twitter, c'est-à-dire envoyer des dizaines de minimessages quotidiens. Les partisans qui veulent le suivre peuvent s’abonner pour ne rien rater. À la différence de Twitter, il n’est pas possible de réagir directement sur cette plateforme, mais il est possible de partager chaque message de l’ex-président sur Twitter et Facebook. Cela permet ainsi à l’intéressé de contourner la censure dont il fait l’objet sur les plateformes, en s’en remettant à ses partisans pour propager sa parole.
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