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Nouveau monde. Dark web : au-delà des clichés, qu'est-ce que c'est ?

La condamnation aux États-Unis du Français Gal Vallerius, alias OxyMonster, pour trafic de drogue sur le dark web. De quoi alimenter tous les fantasmes.

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Colombain
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Navigateur TOR. (CAPTURE D'ÉCRAN)

Le dark web ou darknet (sombre, en français), c’est un peu l'ensemble des ruelles sombres d’Internet. On s'y retrouve, masqués, pour faire des affaires louches. L'image vous parait trop hollywoodienne ? Pourtant, elle n’est pas loin de la réalité. Sur le dark web, on peut trouver des numéros de cartes bancaires volés, de la drogue, des armes, des images pédophiles, des organes humains ou même des tueurs à gage. Les paiements se font en cryptomonnaies, comme le bitcoin, pour éviter d’être repéré.

Le dark web fonctionne à l’aide des techniques de peer-to-peer (pair à pair), c'est-à-dire qu'il n’y a pas de serveur central et tous les échanges et stockages de fichiers sont distribués entre les utilisateurs. Avec une particularité : les adresses IP sont masquées et il n’est donc pas possible de savoir qui se cache derrière. Du moins, en principe. D’ailleurs, le darknet ne sert pas seulement aux délinquants et criminels. Il est également utilisé par les dissidents politiques, des journalistes d’investigation ou des lanceurs d’alerte.

Rien d'illégal a priori

Se connecter au darknet n’est pas illégal en soi si l’on n’y fait rien d’illicite. C’est juste un peu compliqué techniquement. En fait, il existe plusieurs darknets, comme Freenet ou Onion. Ce sont des sortes de clubs privés dont il faut connaître les us et coutumes. Pour Onion, il faut télécharger et utiliser le logiciel TOR (The Onion Router), puis, mieux vaut savoir où l’on veut aller car il n’existe que des annuaires un peu spéciaux, peu explicites. Bref, mieux vaut être aidé par un initié. Voire, parfois, coopté.

Il est difficile d’identifier des personnes à cause de l’anonymisation des adresses IP mais il n’est pas impossible d’agir. D’abord, parce que la sécurité des protocoles n’est pas infaillible. Par exemple, le réseau TOR a été pénétré plusieurs fois par des hackers ou des services de renseignement. Ensuite, les enquêteurs infiltrent ces milieux. Pour remonter jusqu’à Gal Vallerious, les policiers américains ont eux-mêmes commandé de la drogue puis suivi la piste des paiements en bitcoins reçus par l’intéressé via une adresse spécifique.

Il ne faut pas confondre le dark web avec le deep web (profond en anglais) qui correspond simplement à des contenus web non indexés par les moteurs de recherche. Ces pages sont invisibles, soit, parce qu’elles sont insignifiantes en termes de contenu pertinent (et donc elles restent au fond des résultats de recherche), soit, parce que leurs propriétaires empêchent les robots, de Google et autres, de les référencer. Exemple : des documents professionnels sur des serveurs d’entreprises. Ces contenus cachés, mais pas inaccessibles, représenteraient 95% des contenus d’Internet !

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