Nouveau monde. Cookies : la Commission européenne veut séparer le bon grain de l’ivraie
Le projet de directive dévoilé mercredi 11 janvier par la Commission européenne vise à nous faire mieux digérer les cookies, ces fichiers générés par certains sites internet.
Les cookies qu'est-ce que c'est ?
Les cookies sont des petits fichiers générés par les sites que l'on consulte. Ils sont automatiquement stockés sur nos ordinateurs et nos smartphones, et servent à analyser nos comportements (si l’on est déjà venu, de quel autre site on vient, les contenus qui nous intéressent, etc.). Ces données sont très utilisées par les publicitaires pour, en principe, nous adresser des publicités ciblées. Elles sont aussi agrégées et revendues. Depuis 2011, les internautes sont prévenus lorsqu’ils consultent un site web utilisant des cookies et ils doivent cliquer pour donner leur accord. Mais certains ont tendance à cliquer un peu vite sans trop savoir à quoi cela engage.
Que prévoit la directive européenne ?
La directive dite de "e-privacy" (la vie privée numérique) prévoit un renforcement de la réglementation en étendant le principe de l'"opt-in" (action volontaire de l'internaute). Les cookies ne pourraient plus être pré-installés automatiquement. L’utilisateur devrait les activer manuellement.
Attention, cela ne concernerait pas tous les cookies. Pour ceux générés par le site lui-même, il n'y aurait aucun changement. Les cookies "tiers", exploités par des régies publicitaires, devront en revanche être activés manuellement.
Une menace pour la publicité en ligne ?
Ce projet de directive ne fait pas l'unanimité. Des professionnels craignent que cela n’impacte de manière négative l’activité publicitaire qui repose en grande partie sur ces fameux cookies.
Par exemple, Criteo, cette licorne française qui pratique le "retargeting" (astucieux mécanisme qui fait que lorsque vous recherchez des chaussures ou des valises sur le web, vous avez droit ensuite à des publicités pour des chaussures ou des valises durant des jours) pourrait voir son modèle économique touché.
Cela risque-t-il de favoriser les géants américains ?
Selon certains, Google ou Facebook pourraient être avantagés au détriment des publicitaires européens, car ces grandes plate-formes américaines utilisent peu les cookies.
Leurs utilisateurs se connectent avec un identifiant et un mot de passe, et fournissent ainsi déjà beaucoup de renseignements. Au contraire, d’autres spécialistes pensent que la directive européenne va mettre de l'ordre dans ce secteur et redonner du pouvoir aux sites internet qui pourront exploiter eux-mêmes les données de leurs internautes.
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