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Nouveau monde. Ce que la Cnil reproche à Facebook

150 000 euros d'amende ont été infligés à Facebook pour l’exploitation des données personnelles des internautes. C'est la peine maximale infligée par la Cnil.

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Colombain
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Logo du réseau social sur un mur. (GIAN EHRENZELLER / KEYSTONE)

150 000 euros d'amende infligés à Facebook pour l’exploitation des données personnelles des internautes : la somme est dérisoire au regard des bénéfices de Facebook qui se chiffrent en millions de dollars mais elle est symbolique. C’est le maximum que ce que peut infliger la Commission nationale informatique et libertés (Cnil).

"Combinaison massive de données"

Les griefs de la Cnil portent sur la collecte et l’exploitation des données personnelles, à la fois sur le site Facebook et aussi sur les sites extérieurs via le module social. En gros, lorsque l’on consulte un site extérieur en étant parallèlement connecté à Facebook, des données sont collectées par le réseau social lui-même en vue d'analyses. La Cnil parle de "combinaison massive des données" pour laquelle les internautes n’ont pas réellement donné leur autorisation et à laquelle ils n’ont pas les moyens de s’opposer. La Commission estime, d'une manière générale, que les internautes ne sont pas assez informés quant à l'usage qui est fait de leurs données personnelles.

Une affaire au long cours

L’affaire ne date pas d’hier. Les premiers griefs ont été adressés à Facebook en 2015. Puis, une mise en demeure est intervenue en 2016. Facebook a alors bénéficié de six mois de délais pour répondre. Mais les réponses ont été jugées non-satisfaisantes et la Cnil a fini par prononcer sa sanction en mars (celle-ci vient d’être annoncée le 16 mai). Cette action intervient dans le cadre d’une démarche européenne à laquelle participent aussi la Belgique, les Pays-Bas, l’Espagne et le land de Hambourg (Allemagne).

Facebook pas d’accord

Le réseau social se dit "respectueusement en désaccord". Il faut dire que l’on touche aux fondements du modèle économique de Facebook, c'est-à-dire la collecte de données qui permet d’afficher des publicités hyper ciblées, même si ces données sont préalablement anonymisées. Facebook a quatre mois pour faire appel devant le Conseil d'Etat. A noter que Google est également dans le collimateur des organismes européens de surveillance informatique, un peu pour le même genre de raisons.

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