Nouveau monde. Après les cagnottes, voici la cryptomonnaie "gilets jaunes"
Des développeurs informatiques anonymes ont lancé une cryptomonnaie liée au mouvement des "gilets jaunes". Mais ce n’est pas gagné.
Une cryptomonnaie liée au mouvement des "gilets jaunes". Une monnaie qui a un avenir vacillant. Il faut rappeler ce qu’est une cryptomonnaie. Il s’agit d’une monnaie virtuelle, 100% numérique, certifiée non pas par une banque centrale mais par la technologie blockchain. La plus connue est le bitcoin. Un GiletJauneCoin a donc fait son apparition il y a quelques semaines. Présentée comme une alternative au système financier, cette cryptomonnaie prétend "soutenir le mouvement international des 'gilets jaunes' dans la lutte légitime des peuples à disposer d'eux-mêmes, et la reconquête de leurs souveraineté économique, territoriale, et monétaire."
Prudence
Ce n’est pas une arnaque à proprement parler mais c’est une initiative trop marginale pour être sérieuse. Mieux vaut être prudent avant de convertir ses économies dans cette monnaie. En effet, pour qu’une cryptomonnaie soit viable, il faut des "mineurs". C'est-à-dire des internautes qui mettent à disposition leurs ordinateurs pour effectuer des calculs – du minage – qui permet d’authentifier les transactions. Or, selon la société spécialisée Avast, le GiletsJaunesCoin ne compterait qu’une demi-douzaine de mineurs, dont un seul détiendrait environ 80 % du hashrate, c'est-à-dire le taux de hash, qui permet de mesurer la puissance du réseau. Ce hashrate très bas signifie qu’il serait très facile d’attaquer ce réseau. En outre, aucune information n’est disponible sur les développeurs à l’origine de cette cryptomonnaie. Donc, prudence.
Un but avant tout militant
Le but de cette monnaie est d’attirer l’attention sur la cause des "gilets jaunes". Comme les cagnottes qu’on a vu surgir, avec des intitulés divers, ces initiatives numériques sont détournées de leur utilité initiale. Elles sont utilisées comme moyens de communication. Une monnaie virtuelle, c’est une manière symbolique très forte d’essayer de s’affranchir du système. Précisons que ce n’est pas une première. Il y a déjà eu aussi un MacronCoin, un LePenCoin ou un TrumpCoin. C’est assez simple à mettre en œuvre, en fait. Il suffit de copier des protocoles de cryptomonnaies existantes (code informatique) et d’y plaquer le nom que l’on veut. Ensuite, il suffit de faire un peu de tam-tam autour pour le faire connaître mais cela ne suffit pas vraiment à imposer ces monnaies virtuelles dans le monde réel.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.