Nouveau monde. Apple dévoile ses premiers ordinateurs équipés de ses propres microprocesseurs
La marque américaine veut prendre son indépendance vis-à-vis du fabricant de puces Intel et concevoir à 100% le matériel et le logiciel de ses ordinateurs.
Depuis 15 ans, Apple, comme la plupart des fabricants, utilise des microprocesseurs, c'est-à-dire le cœur des ordinateurs, fabriqués par le géant américain Intel. Mais la marque à la pomme a décidé de s’émanciper. Désormais, elle va créer elle-même ses propres composants informatiques.
Les trois ordinateurs présentés mardi 10 novembre, c'est à dire un ordinateur de bureau Mac Mini et deux portables, MacBook Pro et MacBook Air, fonctionnent sur la base d’un processeur baptisé M1, conçu dans les laboratoires d’Apple à Cuppertino en Californie. Le M1 est une puce d’architecture ARM, proche de ce qui est utilisé dans les smartphones et les tablettes. Sur le plan industriel, c’est une vraie petite révolution. Apple, a toujours conçu à la fois le matériel et le logiciel, désormais, il pousse l’intégration encore plus loin. Il aura la main aussi sur les composants eux-mêmes, au cœur de ses machines. C’est quasiment unique dans le monde de l’informatique, à l’exception de certaines tentatives concurrentes.
Des ordinateurs plus rapides mais pas plus innovants
En apparence, les trois ordinateurs présentés mardi ont le même design et à peu près les mêmes caractéristiques que les modèles précédents. Mais la promesse d’Apple, c’est qu’ils sont plus puissants (16 milliards de transistors, 11 Milliards d’opérations par secondes). Surtout, ils consomment moins d’électricité, ce qui se traduit par une meilleure autonomie des batteries pour les portables. On peut regretter qu’il n’y ait pas de nouvelles fonctions, comme un écran tactile ou l’identification biométrique par reconnaissance faciale, comme sur les iPhone.
Au-delà du matériel, il y a les logiciels. Les programmes existants, les logiciels actuels ne fonctionnent pas sur le nouveau processeur M1. Apple lance donc une nouvelle version de son système d’exploitation, MacOs, baptisé Big Sur, et il a réécrit tous ses logiciels maison. Reste à savoir si les éditeurs tiers feront pareils. C’est là où cela pourrait coincer pour les utilisateurs. Il faudra vérifier soigneusement la compatibilité avant d’envisager l’achat d’un nouveau Mac, même si Apple promet une totale compatibilité grâce à son outil d'émulation, Rosetta 2.
Cette transition devrait durer 2 ans. La dernière fois, c’était au début des années 2000, lorsqu’Apple est passé des processeurs IBM en 2005 aux processeurs Intel.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.