Le jour où Netflix arrivera en France
Ce n'est pas encore officiel mais c'est un secret de
Polichinelle : le géant américain de la vidéo Netflix arrivera en France à
l'automne.
Netflix, c'est le poids-lourd américain de la
vidéo à la demande, des films et des séries à volonté pour moins de 8 dollars
par mois. Ex-champion de la location de DVD par correspondance, reconnaissable
à ses petites enveloppes rouges, Netflix a pris très tôt le virage d'Internet
et il monopolise chaque soir aux Etats-Unis 30% de la bande passante des
opérateurs pour permettre aux Américains de regarder des programmes à volonté
sur tous les écrans : TV, ordinateurs et tablettes.
Un service français installé au Luxembourg
Netflix va donc arriver en France. Enfin, presque. En fait,
il a décidé de poser ses valises non pas dans l'Hexagone mais chez nos voisins luxembourgeois. C'est de là qu'il opèrera son service en langue française.
Pourquoi cette délocalisation ? Pour plusieurs raisons
apparemment. D'abord, comme plusieurs entreprises Internet, c'est au
Luxembourg que se trouve déjà son siège européen.
Ensuite, et ça c'est plus officieux, Netflix, dont des
émissaires sont venus ces derniers mois rencontrer des responsables français au
plus haut niveau, aurait été un peu effrayé par la réglementation. Quotas de
productions françaises, chronologie des médias qui empêche la diffusion des
films sitôt après leurs sorties en salle et surtout obligation de contribuer
généreusement à la création audiovisuelle comme le font les chaînes de télé.
Trouver des accords avec les fournisseurs d'accès
Du coup, Netflix préfère jouer les pirates en opérant depuis
un pays périphérique comme jadis les radios du même nom. Avec son offre illimitée à prix défiants toute concurrence, Netflix
risque de faire trembler le marché français et notamment Canal+.
Netflix devra aussi passer des accords avec les fournisseurs
d'accès (Orange, SFR, Bouygues, Free, Numericable) pour être disponible dans les
box télés qui équipent 15 millions de foyers. Sinon, il devra se contenter de diffuser
ses contenus sur les ordinateurs, tablettes, consoles de jeux et télés
connectées.
Dans tous les cas, Netflix devra s'entendre avec les opérateurs pour
bénéficier de suffisamment de bande passante afin de ne pas subir les mêmes dégradations
d'image que YouTube, par exemple, à certaines heures de la journée notamment le
soir.
Bref, une drôle de bataille entre les anciens et les
modernes ne fait que commencer.
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