Hôpitaux : à la recherche de données pour mieux accueillir les patients
Pour soigner, l'hôpital a besoin de soignants, d'équipements, de bâtiments, de médicaments, mais pas seulement.
L'hôpital a besoin de données
Le service de la santé est avant tout constitué de femmes et d'hommes, disposant de moyens matériels et financiers suffisants pour travailler. Outre les technologies utilisées pour détecter et soigner les différentes pathologies, la science de la donnée peut être utile, afin d’améliorer les conditions d’exercice de la médecine du quotidien.
Ainsi depuis 2015, la Haute Autorité de Santé dispose de E-Satis, un outil national de mesure de la satisfaction et de l’expérience des patients hospitalisés. C’est un formulaire en ligne, adressé aux personnes admises à l’hôpital. On les interroge sur leur perception de l’accueil, de la prise en charge, des prestations hôtelières. Il s’agit pour la plupart de questions dites "fermées", où la liste des réponses possibles est prédéfinie. Soit des informations essentiellement quantitatives.
Le ressenti des patients restait insuffisamment analysé
Pour enrichir le propos avec des éléments qualitatifs, les patients ont la possibilité de rédiger un commentaire. Jusqu’à présent, ces verbatim n’étaient pas vraiment valorisés : les établissements pouvaient les télécharger, mais cela donnait une série de textes disparates, difficiles à exploiter.
Après une phase pilote à l’été 2024, la plateforme est donc désormais complétée d’un algorithme d’intelligence artificielle qui classe et ordonne ces textes. Elaboré avec des usagers et des professionnels de la qualité et de la sécurité des soins, il est mis à disposition gratuitement des établissements depuis le mois de septembre dernier. Il s’agit d’optimiser la remontée d’informations, pour continuer à améliorer les conditions d’accueil et de séjour. Et documenter enfin les réactions des patients.
Unifier les données des urgences pour une meilleure organisation
La Cour des Comptes a publié à la mi-novembre 2024 un rapport qui identifie des points d’amélioration possible dans ce domaine des données, au sein des services d’urgence. Les magistrats constatent que ces éléments chiffrés sont certes nombreux, mais enregistrés dans des systèmes distincts, et souvent partiels, non corrélés entre eux. Et que les relevés d’informations lors du passage aux urgences sont, selon les termes de la Cour : "affectés par des manques ou des anomalies". Ce qui fragilise la fiabilité des statistiques ainsi recueillies. Notamment en ce qui concerne la mesure de la réalité physique des flux aux urgences.
Les magistrats proposent d'établir un tableau de bord unifié, sur les postes occupés, et ceux vacants, afin de disposer d’une mesure de la capacité d’accueil et des disponibilités, sur un répertoire centralisé à l’échelle nationale, afin de mieux répondre aux besoins des services. Ce qui passe sûrement aussi par un renforcement des budgets et des effectifs. Et cela ne peut pas échapper aux experts en chiffres de la rue Cambon.
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