Comment exploiter la surabondance de données numériques ?
Nous produisons aujourd'hui en une seule année l'équivalent
de ce que l'humanité a écrit, imprimé, filmé et enregistré depuis ses origines jusqu'en
2003 (soit quelques 5 millions de téraoctets de données). Et encore, cette
estimation date d'il y a deux ans. C'est dire la quantité vertigineuse - les
montagnes, le déluge - de données que nous créons aujourd'hui sous forme
numérique.
Courriers électroniques, rapports, documents divers, blogs,
messages sur les réseaux sociaux sans oublier bien sûr la musique ou encore les
72 heures de vidéo postées chaque minute sur Youtube. Chaque mot tapé sur un
clavier devient une poignée d'octets (l'unité de base de l'informatique) qui va
se ranger sur des disques durs aux quatre coins de la planète. Ce sera encore
pire demain avec les données produites en plus par les objets intelligents. Imaginez
votre rythme cardiaque suivi en temps réel et conservé sur des années (même si
vous n'êtes pas malade)...
Pour certains, cette tendance est effrayante (problème de stockage,
de pollution, de fichage, de perte de sens...). Pour d'autres, au contraire, cela
constitue une formidable opportunité pour les entreprises et les organismes
publics. On appelle cela le "Big data" autrement dit les "grosses
données" ou "données massives".
La prise de conscience est venue en 2010 d'une étude du
cabinet Mc Kinsey qui estimait que les entreprises stockaient en un an près de
30 000 fois le contenu de la Bibliothèque du Congrès des Etats-Unis (à peine
moins pour les particuliers). Un véritable tas d'or sur lequel nous serions
assis sans le savoir.
Par exemple, grâce au Big Data, une marque peut analyser le sentiment
des consommateurs à travers les millions de messages postés sur les blogs et
les réseaux sociaux. Une commune ou une région peut examiner plus finement les
habitudes de vie des habitants afin d'adapter les transports et les
infrastructures...
Aux Etats-Unis, des dizaines de sociétés spécialisées sont
en train de voir le jour mais il manque encore des spécialistes et surtout des technologies
nouvelles permettant d'analyser ce déluge informationnel car les outils
informatiques traditionnels n'y suffisent plus.
Bref, si Big Data signifie Big Brother pour les uns, c'est plutôt Big Business pour d'autres.
Sur le Web :
http://www.henriverdier.com/2010/12/big-data-making-sense-at-scale.html
http://pro.01net.com/editorial/535404/big-data-la-prochaine-revolution-informatique/
http://www.mckinsey.com/Insights/MGI/Research/technology_and_Innovation/Big_data_The_next_frontier_for_innovation
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