Mômes trotteurs. Visiter les catacombes de Paris
Nous partons explorer les catacombes de Paris. La visite est conseillée aux enfants à partir de 10 ans. C'est l’âge de Clarence notre môme trotteur.
Clarence, 10 ans, explore les catacombes de Paris. Pour Clarence, les galeries menant à l’ossuaire des catacombes sont "super longues mais pas si étroites que ça finalement".
Pour descendre dans les galeries, on a pris un escalier qui tournait, on était à 20 mètres en sous-sol sous le métro
"Si vous êtes claustrophobe, ce n’est pas forcément le lieu idéal", prévient la guide. Le parcours fait environ 1,5 km. Température ambiante, 14 degrés. "Il y a une odeur un peu humide", note Clarence. "Ici, vous êtes sur un site de carrières souterraines, explique Cham, la guide. C’est-à-dire un lieu où les gens vont aller chercher de la pierre dans Paris. Et il y a environ 300 km de carrières, voire même un peu plus."
"Avec les gros immeubles dessus ça va pas s’écrouler ?" s'inquiète Clarence. "C’est connu, à Paris on vit sur un trou, sur un emmental !" répond Cham.
Pas de fantasme, il n’y a pas de chauve-souris, ni de fantôme, ni diable, rien !
Plus loin, le jeune Parisien se demande pourquoi on a glissé des papiers du côté des piliers. "C’est pour mesurer les failles, c’est un lieu vivant, en mouvement, mais il y a des galeries qu’on va boucher définitivement parce que c’est trop dangereux."
Une toute petite partie de ces carrières vont être transformées à la fin du XVIIIe siècle en ossuaire municipal. Et nous y voilà !
"Arrête ! C'est ici l’empire de la mort !"
"Il y avait plusieurs écriteaux avec des choses un peu déprimantes" remarque Clarence. Comme cette inscription: "Pensez le matin que vous n’irez peut-être pas jusqu’au soir, et le soir que vous n’irez peut-être pas jusqu’au matin."
À la fin du XVIIIè siècle, les cimetières parisiens sont tellement pleins que cela entraîne des épidémies. Du coup, jusqu’en 1859, on transporte les dépouilles dans ces carrières de pierre. "Il faut imaginer qu’à partir d’avril 1786, toutes les nuits pendant 15 mois, des carrioles chargées d’ossements arrivaient ici", souligne Cham.
L’un des responsables de l’aménagement de ce lieu s’appelle Louis Héricart de Thury. Celui-ci demande à l'époque que l’on range les quelque 6 millions d’ossements comme on le fait avec la pierre.
"Fémurs, tibias, crânes, on superpose l’ensemble. Le reste va servir de bourrage et ça va être jeté derrière", précise la spécialiste. "C’est vrai que c’est rangé, mais quand on regarde derrière y a plein d’os partout, c’est le gros bazar! C’est comme si tu rangeais ta chambre qu’à moitié" lance Clarence. Il a trouvé la visite "assez cool".
Et de conclure : "Les guides nous donnent envie d’aller au bout de la découverte. Donc, du coup, c’est super bien, ça nous met dans l’ambiance. Il faut imaginer que Paris ça n’existe pas et qu’on est en plein voyage. Et quand on revient dehors, ça fait bizarre, car dans les catacombes, il y a moins de lumière. Y a pas de choses jolies, de couleurs vives comme le rouge, le vert, le jaune. Mais on ne voit pas des crânes tous les jours quand même !"
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