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Une nouvelle forme de religion : la religion sans Dieu

Le départ de Benoît XVI puis la nomination du nouveau pape a suscité un vif intérêt, ces dernières semaines. Mais qu'on ne s'y trompe pas : le christianisme est toujours en recul en Occident. L'athéisme s'y impose de plus en plus, mais une nouvelle forme de religion fait également son apparition : la religion sans Dieu.
Article rédigé par franceinfo
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En Angleterre, la première "Eglise athée" au
monde a ouvert ses portes en janvier 2013 : The Sunday
Assembly
. Chants, discours, les messes y sont à peu près semblables à
toute autre célébration dominicale, sinon qu'il n'y est jamais question de Dieu,
explique Anne-Laure Gannac, de Psychologies Magazine .

Le principe de l'Eglise sans Dieu

L'un des fondateurs de cette Eglise Athée explique : "Imaginez que vous avez un caillou dans votre chaussure, vous n'allez pas jeter
la chaussure, vous allez juste jeter le caillou. Voilà ce que nous avons fait,
nous avons gardé le principe de la religion, mais nous avons jeté le caillou,
qui est "Dieu"
". Autrement dit, pour ces athées, l'idée de
soumission à un Dieu, d'obéissance est un problème. A l'ère de
l'individualisme, ce n'est pas étonnant de voir naître une religion qui propose
de ne s'imposer d'autre loi, d'autre engagement que ceux que l'on se choisit.

Pourtant l'Eglise, sa morale, ses valeurs, tout cela est
accepté et même largement repris. Un phénomène que l'on retrouve même plus
largement dans l'intérêt qui a pu se manifester ces dernières semaines à
l'égard de la saga papale. Cette religion riche de symboles exerce une certaine
fascination sur nous, croyants ou non, parce que cet enracinement dans la
tradition, ce côté immuable des principes, des rites, des valeurs : tout
cela est rassurant. Ce sont des piliers immuables qui donnent des repères.

Peut-on parler de religion, quand on met Dieu de côté ?

La réponse des croyants seraient évidemment, non :
étymologiquement la religion c'est le lien entre l'humanité et un Dieu. Mais un
autre point de vue serait de dire que le lien se fait entre les individus et "quelque chose" qui, sans s'appeler forcément Dieu, serait l'absolu,
l'infini, le mystère, et que c'est cela la spiritualité. Au fond, ce que ces
athées proposent vient dans la continuité de ce que le philosophe André
Comte-Sponville a mis en avant il y a déjà quelques années, à savoir la
spiritualité sans Dieu ou spiritualité athée. Le principe c'est d'allier
l'esprit de l'athéisme avec le besoin de spiritualité.

Un besoin de spiritualité très fort

La quête de spiritualité c'est d'une certaine façon, la
quête de sens face au mystère abyssal, donc vite angoissant, de l'existence.
Alors où trouver du sens, si ce n'est pas dans un Dieu ? Dans la raison,
la logique, la science... Mais avec les limites qu'on connaît. Dans le
matériel, dans l'avoir : c'est la course à la réussite, à la performance,
à la consommation. Sauf qu'on voit bien que ce n'est pas là non plus qu'on
trouve les clés.

Une autre piste qui s'impose alors, c'est de développer, d'expérimenter à sa façon une attitude d'ouverture, de contemplation, de
méditation face à l'immensité. Et qui peut parfois conduire à vivre ce que
l'écrivain Romain Rolland appelait le "sentiment océanique ". La
sensation de faire un avec le grand tout, "une sensation de l'éternel "
comme il expliquait.

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