L'UFC-Que Choisir et l'ARC unissent leur force pour dresserun état des lieux précis, donner les moyens aux copropriétaires de comparer etdes mesures pour répondre aux dysfonctionnements constatés. C'est à cette finqu'ils lancent l'observatoire des syndics et publient les premiers résultatsconcernant les pratiques tarifaires et contractuelles des cinq principauxsyndics.Alors que les honoraires des syndics ont explosé cesdernières années (en 2011, les prestations particulières ont augmenté 7 foisplus que l'inflation) et que la satisfaction des copropriétaires s'agissant deleur syndic professionnel est bien terne (64 % contre 84 % pour les syndicsbénévoles), l'UFC-Que Choisir et l'ARC passent à l'action.Des forfaits en trompe l'œilComme il n'y a pas de véritable forfait tout compris le prixdu forfait ne peut être fiable, cela se révèle même être un piège ! Lessyndics présentent comme des prestations particulières "incluses"dans des forfaits globaux des prestations obligatoires et masquent une kyriellede prestations particulières connexes payantes : pas moins de 11 pour le "forfait" de Nexity et 12 pour le contrat "HorizonPlus" de Foncia !Bien que la Loi fasse du compte bancaire séparé -compte aunom du syndicat de copropriétaires et non du syndic- le principe, les syndicslui appliquent, à l'exception de Citya, un surcoût dissuasif par rapport aucompte unique compris entre 15 et 40 %, soit une majoration 10 fois supérieureen moyenne aux intérêts financiers que le syndicat pourrait percevoiravec le compte séparé. Résultat : près de 95 % des copropriétés sont au compteunique alors même que celui-ci leur est plus défavorable.Des clauses illicites voire abusivesLes contrats de syndics restent truffés de clauses que l'UFCQue Choisir qualifie, à l'appui des recommandations de la Commission desclauses abusives ou de la jurisprudence, abusives/illicites.Avec une moyenne de 18 clauses sur les 8 contrats étudiés,le record (25) incombe à Foncia avec son contrat "Formule 1 par 1",il est de 22 concernant Citya. L'objet de ces clauses porte avant tout sur lesmauvaises informations délivrées aux consommateurs, certaines l'induisant mêmeen erreur. Vanter le caractère gratuit de prestations alors qu'elles sont rémunéréespar le forfait ou faire croire que seul le fonctionnement en compteunique permet de bénéficier de la garantie financière du syndic, et sur desfacturations illicites (tenue de l'Ag en dehors des HO, archives dormantes,déclaration de sinistre, prise en charge de la copropriété...).Les demandes de l'UFC-Que Choisir et de l'ARCLl'UFC-Que Choisir et l'ARC demandent aux pouvoirs publics,notamment dans le cadre de la réforme Duflot, de mettre en place quatre mesuresconcrètes :L'instauration obligatoire d'un compte séparé, seul moyen deredonner à la copropriété ses pleins pouvoirs de contrôle sur les comptes géréset d'assurer une véritable sécurisation des fonds.La standardisation d'un véritable "contrat toutcompris", aux intitulés identiques à tous les syndics afin de permettreaux syndicats une véritable comparaison des offres entre elles, ainsi qu'uneréforme de l'arrêté Novelli pour définir une liste limitative des prestationsparticulières.Le plafonnement des frais dits "privatifs" (étatdaté, mise en demeure...) pour lesquels les copropriétaires sont "captifs" d'un professionnel en position d'exclusivité.La possible résiliation annuelle du contrat de syndic pourdynamiser la concurrence.