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Tout sur le logement étudiant, ses aides, les solutions économiques

La France compte 2,2 millions d'étudiants et si tous ne recherchent pas un logement, certains continuant à loger chez leurs parents, une grande majorité d'entre eux vont se ruer sur les offres de logement, dès maintenant. Foire d'empoigne ou lueur d'espoir, est-il facile de trouver un logement, aujourd'hui, lorsque l'on est étudiant ?
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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C'est, en
effet, la période où il faut commencer à chercher si vous savez ce que vous
allez faire l'année prochaine ! Tout d'abord, il ne faut exclure aucune
piste ! Pour commencer, il faut se tourner vers les CROUS qui gèrent les
logements universitaires. Le coût en est raisonnable mais le nombre de chambres
disponibles est faible (3.700 sur Paris par exemple). De plus, elles sont
souvent réservées aux étudiants boursiers ou à ceux déjà très avancés dans leur
cursus. Mais renseignez-vous dans votre département, nombre de CROUS organisent
des journées consacrées à la recherche d'un logement,  et vous pouvez y trouver des opportunités. Il
est également utile de consulter le Centre d'Information et de Documentation
Jeunesse
qui collecte des annonces de propriétaires prêts à louer a des
étudiants. Des pistes à suivre mais pour peu d'élus ! Les autres vont se
tourner vers les pistes classiques de recherche d'un logement.

Pour ceux qui doivent chercher par leur propre
moyen, est-ce vraiment un parcours de combattant ou trouve-t-on facilement ?

Trouver un
logement, c'est difficile, mais pas tellement plus qu'avant. Plus qu'une
pénurie de logement, c'est le coût du loyer qui est le principal obstacle,
surtout dans les grandes villes.

Dans les
villes moyennes, le marché s'est détendu, en raison du nombre de logements
construits ces dernières années, notamment à l'aide de dispositifs de
défiscalisation. Les loyers y sont donc abordables. Pour mettre toutes les
chances de son côté, il faut tout essayer, les petites annonces bien évidemment,
mais aussi le bouche à oreille. Internet est, bien sûr, un outil précieux. Une première
recommandation : lorsque cela est possible, faire les visites avec ses parents,
car cela rassure énormément les propriétaires !

Comment faire pour trouver le logement le plus
économique possible ?

La première
règle est d'accepter de s'excentrer et d'utiliser les transports en commun. En
effet, les quartiers périphériques sont moins chers que les centres villes, et
rappelons que des millions de gens, chaque matin, prennent les transports pour
aller travailler. Pourquoi pas pour aller à l'université ? Par exemple, à  Paris un studio dans le 20ème
arrondissement revient de 500 à 600 € / mois contre 700 à 800 € / mois dans le
quartier Latin. S'installer en banlieue permet encore plus de faire une
économie. Autre piste, s'intéresser aux rez-de-chaussée et aux étages élevés
sans ascenseur car ces logements sont moins prisés. Pour ceux qui le peuvent,
explorer aussi la possibilité de trouver un logement, gratuit ou avec un loyer
réduit, contre services. Bien souvent, il s'agit d'aller chercher les enfants à
l'école, à 16h30, de leur faire faire prendre leur bain et de leur faire faire
les devoirs en attendant le retour des parents.

La colocation semble également se
développer : est-ce une bonne solution ?

Oui
parfaitement, d'autant que les propriétaires y sont ouverts. La colocation est
pour le locataire la possibilité de louer à meilleur coût puisque plus un
logement est grand, et plus le loyer au mètre carré est faible. En résumé, il
vaut mieux louer un quatre pièces plutôt que quatre studios !  Pour trouver une colocation, deux
solutions : chercher un logement avec des amis ou s'intégrer à une
colocation déjà existante. En effet, lorsqu'un colocataire quitte un logement,
les personnes restantes cherchent le plus souvent à le remplacer et passent une
annonce à cet effet.

On parle 
également de colocation intergénérationnelle : de quoi s'agit–il ?

Le principe
est simple : une personne seule âgée de plus de 60 ans choisit de rompre
sa solitude en louant à un étudiant une chambre de son habitation. Le loyer
varie selon la formule choisie : en l'absence d'engagement spécifique de la
part de l'étudiant, celui-ci paie un loyer, mais en dessous du prix du marché.
Si, en plus, l'étudiant s'engage à une présence régulière et à quelques
services (faire les courses, sortir les poubelles), le loyer est très modéré.
Enfin, si l'étudiant prend l'engagement d'être présent le soir à l'heure du
diner, le logement est alors quasi gratuit.

C'est donc
une solution économique, mais attention, cela implique de renoncer à une partie
de son indépendance : plus que de colocation il s'agit de cohabitation.

Afin que
tout ce passe bien, des associations spécialisées dans la colocation
intergénérationnelle telles le
parisolidaire
et ensemble2générations
étudient les dossiers et mettent en relation propriétaires et étudiants
intéressés.

Une fois le logement trouvé, quels documents
l'étudiant va-t-il devoir fournir au propriétaire ?

Le locataire
doit fournir, en originaux et photocopies, une pièce d'identité, sa carte
d'étudiant, un RIB et s'il fait état de revenus son contrat de travail et ses fiches
de paie). Sinon, il devra fournir les justificatifs des revenus que perçoivent
ses parents. En revanche, ne peuvent jamais lui être réclamé des documents sans
rapport avec la location ou qui peuvent attenter à sa vie privée (extrait de
compte bancaire, carte vitale).

Quelles garanties le locataire va-t-il devoir
accorder à son bailleur ?

Le
propriétaire va exiger que l'étudiant –ou que chaque étudiant en cas de
colocation- lui fournisse une caution dite "solidaire". Un proche
parent va donc s'engager à payer pour le compte du locataire si celui-ci est
défaillant. Pour que le propriétaire accepte cette  caution solidaire, il faut que la personne qui
s'engage soit suffisamment solvable. Lors de ses visites, le locataire doit
donc présenter, outre son dossier, celui de ses parents : pièce
d'identité, contrat de travail, fiches de paie, dernier avis d'imposition.

La location aux étudiants fait-elle l'objet d'une
réglementation spécifique ?

Non, il n'y
a pas de législation spécifique au bénéfice des étudiants. Mais en réalité, ils
sont très protégés puisque l'on considère toujours que le logement loué
constitue leur résidence principale : les règles sont dans ce cas très
protectrices. Si le logement est loué vide, l'étudiant à droit à un bail de
trois ans renouvelable pendant lequel il peut donner congé à tout moment, sans
motivation et moyennant un préavis de trois mois. Si le logement est loué
meublé, le contrat est, au choix du propriétaire, d'un an renouvelable ou de
neuf mois. Le bail de neuf mois présente l'avantage d'économiser le loyer
pendant les vacances, mais, il a aussi l'inconvénient d'obliger à renouveler sa
recherche tous les ans. Dans les deux hypothèses, l'étudiant peut donner congé
à tout moment, sans motivation et moyennant un préavis d'un mois.

De quelles aides peut bénéficier l'étudiant qui
cherche à se loger ?

Aujourd'hui,
près de 700 .000 étudiants perçoivent une aide au logement d'un montant
moyen de 150 € par mois. Il s'agit de l'Allocation Logement, voire l'Aide
Personnalisée au logement. On peut en faire facilement la simulation sur le
site de la Caisse d'Allocation Familiale. Notons aussi, que les parents sont
également aidés puisqu'ils bénéficient d'une demi-part supplémentaire, l'enfant
étudiant restant rattaché au foyer fiscal de ses parents, ce qui fait
mécaniquement diminuer leur impôt sur le revenu : en moyenne 2.000 €
de réduction par an.

Actuellement,
ces deux aides s'additionnent toujours, bien que l'ancien gouvernement Fillon
ait annoncé qu'il voulait interdire ce cumul. Le gouvernement actuel dément,
pour l'instant, mais il est question de redéployer l'ensemble du dispositif,
aides fiscales, aides sociales et bourse.

 

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