Loyers : ça baisse dans certaines villes selon l'association Clameur
Il est
vrai que le prix du logement, et particulièrement le prix des locations est une
préoccupation pour tous. C'est dans ce contexte que l'association CLAMEUR, (Connaître les Loyers et Analyser les Marchés sur les Espaces Urbains et Ruraux) publie une étude complète sur l'évolution des loyers du parc privé, en 2011. Et
surprise, ceux-ci ont augmenté, certes, mais moins que l'inflation.
Tout d'abord, l'association CLAMEUR
relève que moins de locataires se sont présentés sur le marché. En clair, la
demande a baissé de 2,2%. Il faut savoir qu'elle avait déjà baissé, de plus de
5%, en 2009, suite à la crise financière. Mais la tendance s'était ensuite
redressée et la proportion des candidats à une nouvelle location revenait au
niveau moyen. Sauf en 2011 où le marché a vu son activité se réduire, avec moins
de demandes mais aussi moins d'offres.
Les loyers ont progressé de
1,6 % en 2011, alors que l'inflation a été de 2,4%
Et les conséquences se font donc
sentir sur les prix des loyers. Les loyers ont continué d'augmenter,
mais dans une proportion moindre que l'inflation. Ils n'ont progressé que de
1,6 % en 2011, alors que l'inflation a été de 2,4%. Depuis le début de
l'année 2012, les loyers ont augmenté de 1,2% alors que l'inflation est encore
à 1,9%. Et ce n'est pas la seule conséquence de ce ralentissement du marché
locatif, puisque l'on constate aussi que les délais de relocation se sont
rallongés.
Mais alors, pourquoi un décret de
blocage des loyers dans ce contexte?
Parce que ces
chiffres donnent une augmentation moyenne sur tout le pays, et le marché
locatif reste extrêmement tendu dans certaines agglomérations. Le décret
d'encadrement des loyers sert donc à éviter les hausses excessives dans ces
zones tendues.
Il ne vise pas à faire baisser les loyers. Et puis, notons que
les loyers ont augmenté de façon continue au cours des 15 dernières années : en
2000 ou 2001, cette progression était de 5 à 6 %, et en moyenne, elle a été de
3% depuis 1998. Mais le ralentissement de l'augmentation se fait sentir
depuis 2006 environ où les loyers ont toujours augmenté moins vite que
l'inflation, globalement.
Il y a donc des disparités
régionales, quelles sont les régions où les loyers augmentent le plus ?
En Île de France, les loyers ont
augmenté en moyenne de 2,9%. L'Aquitaine est aussi une région où les loyers
augmentent plus vite que la moyenne. Pour le reste, on pourrait partager la France en trois zones. Les régions où
les loyers progressent, certes mais dans de faibles proportions, de l'ordre de
0,5%. C'est le cas dans le Centre, en Franche-Comté ou dans le Nord
Pas-de-Calais. Une grande zone où les loyers sont stables, en Alsace, en
Bretagne, ou en Midi-Pyrénées et une zone où la tendance est à la baisse,
baisse parfois marquée, Limousin, Poitou-Charentes ou Languedoc-Roussillon, notamment. ces différences sont liées au contexte économique local.
En moyenne le loyer d'un 5 pièces se situe en dessous de 10 € par mètre carré et par mois, alors que pour
un studio, il est à plus de 16 € !
**L'association CLAMEUR pointe aussi des différences en fonction de la
surface des appartements ?**
Oui, et là, ce n'est pas nouveau,
le loyer des petites surfaces augmente plus vite que celui des grands appartements.
C'est sur les studios et les deux pièces qu'il y a le plus de rotation, et
l'adage selon lequel "plus c'est petit, plus c'est cher", se vérifie
encore. Précisons que lorsque l'on fait la moyenne sur la France entière, le loyer d'un cinq
pièces se situe en dessous de 10 € par mètre carré et par mois, alors que pour
un studio, on est à plus de 16 € le mètre carré. Enfin, dernière précision, depuis le début de
l'année, ce sont les loyers des 5 pièces qui augmentent le plus vite.
**On parle d'augmentations assez raisonnables, alors que
les particuliers ont l'impression que ça augmente beaucoup plus vite. Pourquoi cette différence d'appréciation ?**
Tout simplement parce que dans
beaucoup de villes moyennes un grand nombre d'appartements neufs ont été livrés et
mis sur le marché locatif, suite aux différents dispositifs de défiscalisation,
type Scellier. Résultat, dans beaucoup de villes moyennes, les loyers
n'augmentent plus, voire baissent (dans un tiers des villes de plus de 10 000 habitants les loyers baissent). Donc
les locataires ont quelques raisons d'espérer ! Mais dans les villes universitaires, les grandes agglomérations, et en Île de France, la demande est supérieure à l'offre et les loyers augmentent
plus vite que la moyenne. C'est ce que les gens retiennent.
Une baisse qui pourrait se
généraliser dans les années à venir ?***
Malheureusement à Paris et dans
les grandes métropoles, il y a peu d'espoir de voir de franches baisses de
loyers. Mais les propriétaires se rendent compte que la solvabilité des
locataires a des limites et les hausses pourraient être contenues. En tout
cas, les perspectives ne sont plus aux fortes hausses, mouvement que l'on
constate d'ailleurs depuis six ans environ. Il n'en reste pas moins que la part
du logement est toujours plus importante dans le budget des français.
L'association CLAMEUR essaie
aussi de mesurer l'effort d'amélioration des logements, c'est-à-dire l'effort
que les propriétaires consentent pour améliorer le logement qu'ils donnent en
location. Qu'est-ce qu'il en ressort?
Eh bien, un tiers des
propriétaires, au moment de la relocation, réalisent des travaux d'amélioration
ou de gros entretien. C'est un niveau assez élevé qui s'est maintenu au cours
des dernières années. Cependant, au premier semestre 2012, cette proportion a
chuté, à 28 %. On sent bien que les propriétaires sont plus tentés de faires
des économies en ces temps de crise.
Enfin, notons aussi, que sur la première
partie de l'année 2012, donc avant le décret d'encadrement des loyers, les
propriétaires profitaient des travaux pour augmenter le loyer. Il est possible
qu'ils soient encore moins enclins à réaliser des travaux, suite à la parution
de ce décret.
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