Les enfants de Fukushima
Sophie Pasquet, photojournaliste indépendante, a
enquêté sur les "Enfants de
Fukushima". Son reportage est publié dans le magazine Marie-Claire .
Sur le chemin de Fukushima, située à 60 km de la centrale nucléaire, elle se surpend à tenter
de respirer le moins possible l’air de Fukushima et prend conscience que des familles
entières vivent à Fukushima aujourd’hui. Lorsqu'elle raconte cela à Yuka Aoki, une mère de famille de 35 ans, elle lui répond : "oui nous aussi au début on
s’est demandé si on pouvait respirer normalement."
Elle raconte
combien les gestes du quotidien lui ont posé et continuent aujourd’hui de
lui poser problème : l’eau du robinet qu’elle ne boit plus, elle cuisine
parfois à l’eau minérale, elle hésite à laisser les enfants jouer dehors, elle
ne sort jamais quand il pleut, elle a éloigné les matelas des enfants des
fenêtres. Elle regarde aussi si le vent ne vient pas de la centrale avant
d’ouvrir la fenêtre.
Chez les enfants de Fukushima, les pédiatres, qui connaissent bien les enfants
de Tchernobyl, ont décelés des saignements de nez et des
diarrhées inexpliquées. Pour eux, ce sont les signes d’une trop grande exposition
aux radiations. Ils conseillent aux parents qui le peuvent d’éloigner leurs
enfants ou de déménager, mais ce n’est pas tout le temps possible.
Pour la nourriture, il faut éviter les
produits irradiés et les courses sont devenues très difficile. Officiellement, le riz de Fukushima a été interdit à la
vente pourtant, on en a trouvé dans les rayons des supermarchés. On trouve aussi beaucoup de légumes venant de
Fukushima vendus deux ou trois fois moins chers que les autres.
Les enfants jouent
dans les cours d’écoles, mais, sous la pression des parents, le sol irradié a été raclé
et enfoui. Dans les collèges, on a raclé 5 cm de terre, dans les maternelles 10 cm et on a enfoui la terre. Quand on
demande à la mairie de Fukushima si c’est suffisant, elle répond : "on
ne sait pas, on essaie" .
Les parents participent à des réunions d’information et se
sont regroupés en associations, qui font un travail important d’informations et de mesures
de la radioactivité. Elles voudraient que les familles qui le
souhaitent, puissent partir avec des indemnités qui leur permettraient de
s’installer ailleurs. Pour l’instant, seuls 20 km autour de la centrale ont été
évacués.
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